RSS-Bridge – Actualités sur les CRA https://cracra.blackblogs.org One more Blackblog Tue, 13 Sep 2022 16:03:54 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.7.1 Le malheur des exilés enfermés au centre de rétention de Vincennes https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6347-le-malheur-des-exiles-enfermes-au-centre-de-retention-de-vincennes Tue, 13 Sep 2022 16:03:54 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6347-le-malheur-des-exiles-enfermes-au-centre-de-retention-de-vincennes

Source : streetpress - Christophe-Cécil Garnier , Pauline Gauer - 06/09/2022

Début août, StreetPress a visité le centre de rétention administrative de Vincennes, où sont enfermés plus de 200 sans-papiers. Ils dénoncent des conditions déplorables et racontent leurs incompréhensions et les tentatives de suicide.

Harzi attend derrière les grilles de la cour du centre de rétention administrative 2B de Vincennes (Cra). Cet Algérien, père de deux enfants, est plombier en France depuis sept ans. Il est « plutôt du genre à réparer les choses qu’à les casser ». Il enchaîne les boulots sur les chantiers à Perpignan (66) puis à Paris. Il y a deux mois et demi, il est embarqué au Cra après un contrôle de police sur son lieu de travail. Ses papiers ne seraient pas en règle. Depuis 75 jours, il est enfermé là. « On est traité comme des animaux, il y a des gens vraiment sévères avec nous », glisse-t-il derrière ses barreaux, sans pouvoir en dire plus.

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Depuis 1995, jusqu’à 210 retenus s’amassent dans deux bâtiments et quatre ailes du Cra de Vincennes. / Crédits : Pauline Gauer


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StreetPress a pu visiter le Cra 2A à Vincennes avec le député LFI Louis Boyard. / Crédits : Pauline Gauer

Deux heures auparavant, il a vu le député France Insoumise Louis Boyard et ses assistants entrer avec StreetPress dans l’aile voisine : le Cra 2A. Depuis 2015, les parlementaires ont le droit de visiter à l’improviste des lieux de privation de liberté avec des journalistes. Il y a deux jours, le député est parti à Fresnes avec Libération. Aujourd’hui, il a choisi un des plus grands centres de rétention de France, aux portes de Paris. Depuis 1995, jusqu’à 210 retenus s’amassent dans deux bâtiments et quatre ailes. « On vient là parce qu’on va faire un travail législatif sur les sujets des prisons et de la rétention, on veut voir comment ça se passe », détaille le benjamin de l’Assemblée nationale. Les témoignages n’ont pas manqué : dès l’entrée dans le lieu de vie de cette cinquantaine de retenus, plus de la moitié se sont massés autour du groupe pour confier leur mal-être. Chacun fait la queue avec son histoire, ses documents ou ses marques sur le corps.

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Tahir, retenu au Cra depuis des semaines, raconte que sa vie a basculé en 2018, quand un policier du tribunal judiciaire de Paris lui a cassé quatre dents en cellule. / Crédits : Pauline Gauer

Des conditions dures

Tahir a des scarifications profondes tout le long de ses deux bras. Fin juin, il a avalé deux coupe-ongles avant d’avaler une lame de rasoir mi-juillet pour se suicider. Les objets sont toujours dans son ventre, comme le montrent les radios médicales qu’il tend. Le lendemain du passage du député Louis Boyard et de StreetPress, Tahir aurait refait une tentative de suicide. Ce Marocain de 29 ans estime que sa vie a basculé en 2018, quand un policier du tribunal judiciaire de Paris lui a cassé quatre dents en cellule. « Je ne peux plus bien parler depuis », estime-t-il.

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Fin juin, Tahir a avalé des coupe-ongles – puis une lame de rasoir quelques semaines plus tard – pour se suicider. Les objets sont toujours dans son ventre. / Crédits : Pauline Gauer


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Les retenus montrent leurs scarifications. Sur la photo de droite, celles de Tahir. / Crédits : Pauline Gauer

L’affaire a été filmée et révélée par le site Là-bas si j’y suis​​, provoquant une enquête. Tahir a porté plainte contre le policier, a été entendu par l’IGPN mais, quatre ans après, « il n’y a rien eu » (1).

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Ici aussi, Tahir dénonce des coups de poing et de tête de plusieurs policiers. En février 2020, StreetPress évoquait déjà des violences contre les retenus au sein du Cra de Vincennes. L’Observatoire citoyen du Cra de Vincennes notait à l’époque de « nombreuses humiliations de la part des forces de police, pouvant dégénérer rapidement en véritables violences physiques et psychologiques ». « Je n’ai pas connaissance de ces critiques », évacue Jean-Michel Clamens, le commandant de police du Cra. Son adjointe embraye :
« Il y a des règles, elles doivent être respectées. Si on donne des consignes qui ne sont pas suivies et qu’on dit : “Non, vous ne faites pas ça”, est-ce que ce sont des brimades ? »
Dans le Cra, ils sont nombreux comme Tarek à critiquer des conditions de vie « déplorables ». Il a la vingtaine et est en rétention depuis fin mai, alors qu’il a fait ses études dans un lycée français. Il a peur d’être expulsé et de ne pas voir sa fille qui va bientôt naître. Il dénonce aussi les « policiers qui enlèvent vite la nourriture au bout de trois minutes » et le contenu des « gamelles » qui sont « mauvaises » :
« Il n’y a rien dedans. Du coup, il y a des vols et des bagarres. »
Le jeune pointe aussi les couvertures qui n’auraient pas été changées depuis deux mois ou encore la promiscuité. Dans le Cra, les retenus vivent à deux dans une chambre minuscule sans intimité et certaines situations médicales sont déplorables. Tarek a par exemple des hémorroïdes depuis quelques jours, un juge lui aurait reconnu un « état de vulnérabilité ».
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Les retenus dorment à trois dans des chambres minuscules. / Crédits : Pauline Gauer


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Pour se cacher de la lumière, les retenus utilisent des feuilles de papier toilette et de journaux. / Crédits : Pauline Gauer

« On est privé de liberté sans savoir pourquoi »
« La réalité, c’est qu’on nous traite comme de la merde. On n’est pas des chiens, il y a des gens vraiment angoissés », lance par exemple Arouna Nimagua, un quadragénaire retenu depuis deux semaines. Le Malien au t-shirt noir et au jogging gris est arrivé à l’âge de six mois en France : « J’étais dans les bras de ma mère. » C’était il y a 43 ans. Il n’est jamais retourné au Mali depuis, toute sa famille est ici et une grande partie a la nationalité française. Après un délit, Arouna a été incarcéré à la prison de la Santé. Quelques mois avant la fin de sa peine, il a eu un aménagement et a vécu en semi-liberté. Lors de son dernier jour, les surveillants lui ont enfilé des menottes et l’ont embarqué au Cra de Vincennes. Ses papiers ne seraient plus à jour sans qu’il ne comprenne vraiment :
« C’est un endroit que je ne connais pas, c’est la première fois que je suis ici. On est privé de liberté sans savoir pourquoi. Pour moi, je suis séquestré. Je préfère la prison. Mettez-moi trois ans en prison mais ne me laissez pas trois mois ici. »
À côté d’Arouna, Tchouta écoute. Ce Camerounais de 29 ans était aussi en fin de peine avec une promesse d’embauche et un hébergement. Il s’attendait à sortir libre mais il ne savait pas qu’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui a été collée durant son séjour en taule. Il n’a pas pu la contester et est désormais condamné à retourner dans un pays qu’il n’a pas revu depuis douze ans et la mort de sa mère.
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Les retenus dénoncent la nourriture qu'on leur sert, qui serait « mauvaise ». « Il n’y a rien dedans. Du coup, il y a des vols et des bagarres. » / Crédits : Pauline Gauer


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Les caméras de surveillance enregistrent les coins et recoins du Cra. / Crédits : Pauline Gauer

L’incompréhension continue pour Brahima, au Cra depuis trois semaines, ou Keita Fakanba. Ce trentenaire a été placé à Vincennes il y a deux mois et demi, bien après les « 30 jours de rétention en moyenne » annoncés par Jean-Michel Clamens, le commandant du Cra. Cela fait 21 ans qu’il est dans l’Hexagone et ses deux enfants sont Français. Tout comme Brahima Bouare. Cet Ivoirien en France depuis six ans a deux filles qui viennent le voir « presque tous les jours », avec leur mère. Il montre son livret de famille et l’acte de naissance de ses mômes, marqué par ce que lui aurait soutenu le préfet : ses enfants ne seraient pas les siens. S’il n’a pas la nationalité française, contrairement à ses bambines, Brahima a obtenu sa carte de séjour en 2020 et possède un certificat de travail d’agent d’entretien. Sur son lit, il a éparpillé toutes ses fiches de paie qu’il montre à qui le souhaite. Les yeux tombants et tristes, il raconte comment il s’est fait enfermer à Vincennes mi-juillet, après un contrôle à gare du Nord :
« Un policier m’a tapé dans le dos, un autre m’a fait un croche-patte. »
Après trois semaines dans le Cra, il se dit prêt à repartir pour son pays mais à la condition que sa famille l’accompagne. « La France ne veut pas », lâche-t-il. Alors il reste là.
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Brahima Bouare est au Cra depuis trois semaines. Il est prêt à partir du pays, à condition qu'il s'en aille avec ses deux filles. « La France ne veut pas. » / Crédits : Pauline Gauer


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S’il n’a pas la nationalité française, contrairement à ses enfants, Brahima a obtenu sa carte de séjour en 2020. / Crédits : Pauline Gauer

Des Algériens condamnés à rester
De nombreux retenus sont prisonniers dans les Cra pendant de longues semaines avant de finir par ressortir. En 2021, sur les 2.454 personnes qui sont passées par Vincennes, moins de la moitié ont fini par être expulsées (48%). La situation est encore plus kafkaïenne pour les retenus algériens. Début 2022, StreetPress a révélé que ces derniers ne peuvent être renvoyés dans leur pays, puisque l’Algérie refuse chaque retour. Cela donne des situations comme celle d’Abdelkrim, qui totalise cinq mois dans ce Cra sur l’année. Il finira par sortir avant d’être peut-être à nouveau retenu, pour rien. Pour éviter ça, celui qui est désormais « traumatisé » a pris sa décision :
« C’est trop pour moi, je veux quitter la France. »
Mourad en fait aussi partie. Le quadra ne parle pas bien français et essaie de se faire comprendre, il montre des marques sur son dos. À ses côtés, un homme aux petites lunettes et à la djellaba violette s’approche avec un sourire de façade. « Help me », lâche-t-il simplement.
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Mourad à travers le hublot de la porte de la salle de vie. / Crédits : Pauline Gauer


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Mourad montre des marques sur son dos. / Crédits : Pauline Gauer

(1) Mise à jour le 8 septembre : StreetPress a appris que le policier a été suspendu immédiatement après la publication de la vidéo et qu’il est passé devant un conseil de discipline. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.

 

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« Les conditions d’enfermement en centre de rétention administrative sont absolument indignes » https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6345-les-conditions-d-enfermement-en-centre-de-retention-administrative-sont-absolument-indignes-2 Mon, 05 Sep 2022 14:34:31 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6345-les-conditions-d-enfermement-en-centre-de-retention-administrative-sont-absolument-indignes-2

Source : youtube - Louise Lecaudey - 01/09/2022

La situation dans les centres de rétention administrative (CRA) continue de se dégrader. Dans #LaMidinale, Louise Lecaudey, intervenante de la Cimade au CRA du Mesnil-Amelot, tire la sonnette d'alarme.

Sur ce qu’est un centre de rétention administrative (CRA)

« Les CRA sont des lieux de privation de liberté dans lesquels sont enfermés des gens qui sont en situation irrégulière sur le territoire français. Cela regroupe plein de personnes : des demandeurs d’asiles, c’est-à-dire des gens qui craignent d’être renvoyés dans leur pays pour différents motifs mais principalement parce qu’ils sont persécutés, des parents d’enfants français, notamment parce que nés sur le territoire français, des conjoints et conjointes de Français et de Françaises, des enfants (au CRA du Mesnil Camelot, il y a une zone femmes et familles), des gens très malades, notamment qui ont des pathologies psychiatriques importantes, des gens qui sortent de prison et qui ont purgé leur peine… »

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Sur la situation au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot

« Au CRA du Mesnil-Amelot, il y a une situation explosive : il y a eu plusieurs jours d’émeutes, des incendies, des gens qui tentent de s’évader, des gens qui protestent contre les conditions de rétention qu’ils jugent indignes - parce qu’elles le sont. » « La période de Covid a bouleversé toute la procédure de rétention : avec la fermeture des frontières, les gens sont devenus inexpulsables parce que les avions ne partaient plus ou que les pays demandaient un test PCR négatif et que les gens refusaient ces tests. Mais la rétention existe quand même, malgré le fait que les gens soient inexpulsables. » « L’Etat est dans une logique de criminalisation des personnes étrangères et du tout-enfermement (enfermer plus et plus longtemps) parce qu’il ne devrait plus y avoir de CRA dans le cadre d’un monde où les frontières sont fermées. » « On a donc des gens qui sont placés 3 mois, 6 mois, qui partent faire un peu de détention et qui reviennent. » « Depuis deux ans, on voit donc tout le temps les mêmes personnes ici, des gens qui, je le rappelle, sont entrées en détention à la base alors qu’il n’avait pas de condamnation pénale, ils avaient juste une situation administrative. » « On a une personne entrée en France quand elle avait 2 ans et demi, aujourd’hui, elle en a plus de 40, elle a deux enfants nés et scolarisés en France. » « On a une personne sous curatelle parce que pathologie psychiatrique très lourde et qui devrait être prise en charge pour des soins. Cela fait trois fois qu’elle est placée au CRA… On a réussi à la faire libérer par le Conseil d’État qui s’est prononcé sur son état de santé en disant que c’était incompatible avec une procédure d’expulsion et un placement en rétention. Mais trois semaines après la décision du Conseil d’Etat, elle s’est refait interpeler par la préfecture, elle s’est refait placer en détention… » « Il y a un cocktail de situations toute plus injustes les unes que les autres. » « Les conditions de rétention s’aggravent : on constate la présence de souris, de cafards, des problèmes d’accès aux sanitaires avec des toilettes et des douches bouchées, des problèmes d’accès à la nourriture… »

Sur les leviers pour améliorer la situation dans les CRA

« C’est de plus en plus compliqué de lutter contre les conditions indignes de rétention notamment parce que l’on est dans un contexte où l’opinion publique n’est pas très favorable au sort des étrangers en France. » « A La Cimade, on donne une assistance juridique c’est-à-dire que l’on est là pour exercer le droit des retenus à faire des recours devant les juridictions. Mais même les juridictions vont de moins en moins dans notre sens : on a très peu de libérations. » « On est face à un Etat et un gouvernement sourds à nos revendications. » « La Cour européenne des droits de l’homme a condamné l’Etat 9 fois sur l’enfermement des enfants et l’Etat n’en fait rien puisqu’il continue d’enfermer des enfants. » « On alerte les autorités administratives indépendantes comme la Défenseure des droits, la Contrôleure générale des lieux de privation de libertés… Mais même elles ne sont pas entendues par le ministère de l’Intérieur qui, de toutes les façons, a bien signifié récemment que la priorité était donnée à des expulsions massives. »

Sur l’interdiction des CRA

« Oui, il faut fermer les centres de rétention administrative. » « L’Etat aurait plus à gagner de mettre l’argent qu’il dépense dans l’expulsion des étrangers plutôt à l’intégration et à accueillir les étrangers dans des conditions dignes qui leur permettent de travailler et de participer à la vie collective de la nation. » « On est pour la liberté de circulation et d’installation des gens et la fin de l’enfermement des gens qui devraient être, au contraire, protégés - et qui le sont pourtant par le Code de séjour des étrangers en France. » « Rien que le respect de la loi, ce serait pas mal. »

 

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« Les conditions d’enfermement en centre de rétention administrative sont absolument indignes » https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6345-les-conditions-d-enfermement-en-centre-de-retention-administrative-sont-absolument-indignes-2 Mon, 05 Sep 2022 14:34:31 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6345-les-conditions-d-enfermement-en-centre-de-retention-administrative-sont-absolument-indignes-2

Source : youtube - Louise Lecaudey - 01/09/2022

La situation dans les centres de rétention administrative (CRA) continue de se dégrader. Dans #LaMidinale, Louise Lecaudey, intervenante de la Cimade au CRA du Mesnil-Amelot, tire la sonnette d'alarme.

Sur ce qu’est un centre de rétention administrative (CRA)

« Les CRA sont des lieux de privation de liberté dans lesquels sont enfermés des gens qui sont en situation irrégulière sur le territoire français. Cela regroupe plein de personnes : des demandeurs d’asiles, c’est-à-dire des gens qui craignent d’être renvoyés dans leur pays pour différents motifs mais principalement parce qu’ils sont persécutés, des parents d’enfants français, notamment parce que nés sur le territoire français, des conjoints et conjointes de Français et de Françaises, des enfants (au CRA du Mesnil Camelot, il y a une zone femmes et familles), des gens très malades, notamment qui ont des pathologies psychiatriques importantes, des gens qui sortent de prison et qui ont purgé leur peine… »

<‌iframe src="https://www.youtube.com/embed/un7FK7rT7jg" allowfullscreen="allowfullscreen" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" title="« Les conditions d'enfermement en centre de rétention administrative sont absolument indignes »" width="568" height="358" frameborder="0">

 

Sur la situation au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot

« Au CRA du Mesnil-Amelot, il y a une situation explosive : il y a eu plusieurs jours d’émeutes, des incendies, des gens qui tentent de s’évader, des gens qui protestent contre les conditions de rétention qu’ils jugent indignes - parce qu’elles le sont. » « La période de Covid a bouleversé toute la procédure de rétention : avec la fermeture des frontières, les gens sont devenus inexpulsables parce que les avions ne partaient plus ou que les pays demandaient un test PCR négatif et que les gens refusaient ces tests. Mais la rétention existe quand même, malgré le fait que les gens soient inexpulsables. » « L’Etat est dans une logique de criminalisation des personnes étrangères et du tout-enfermement (enfermer plus et plus longtemps) parce qu’il ne devrait plus y avoir de CRA dans le cadre d’un monde où les frontières sont fermées. » « On a donc des gens qui sont placés 3 mois, 6 mois, qui partent faire un peu de détention et qui reviennent. » « Depuis deux ans, on voit donc tout le temps les mêmes personnes ici, des gens qui, je le rappelle, sont entrées en détention à la base alors qu’il n’avait pas de condamnation pénale, ils avaient juste une situation administrative. » « On a une personne entrée en France quand elle avait 2 ans et demi, aujourd’hui, elle en a plus de 40, elle a deux enfants nés et scolarisés en France. » « On a une personne sous curatelle parce que pathologie psychiatrique très lourde et qui devrait être prise en charge pour des soins. Cela fait trois fois qu’elle est placée au CRA… On a réussi à la faire libérer par le Conseil d’État qui s’est prononcé sur son état de santé en disant que c’était incompatible avec une procédure d’expulsion et un placement en rétention. Mais trois semaines après la décision du Conseil d’Etat, elle s’est refait interpeler par la préfecture, elle s’est refait placer en détention… » « Il y a un cocktail de situations toute plus injustes les unes que les autres. » « Les conditions de rétention s’aggravent : on constate la présence de souris, de cafards, des problèmes d’accès aux sanitaires avec des toilettes et des douches bouchées, des problèmes d’accès à la nourriture… »

Sur les leviers pour améliorer la situation dans les CRA

« C’est de plus en plus compliqué de lutter contre les conditions indignes de rétention notamment parce que l’on est dans un contexte où l’opinion publique n’est pas très favorable au sort des étrangers en France. » « A La Cimade, on donne une assistance juridique c’est-à-dire que l’on est là pour exercer le droit des retenus à faire des recours devant les juridictions. Mais même les juridictions vont de moins en moins dans notre sens : on a très peu de libérations. » « On est face à un Etat et un gouvernement sourds à nos revendications. » « La Cour européenne des droits de l’homme a condamné l’Etat 9 fois sur l’enfermement des enfants et l’Etat n’en fait rien puisqu’il continue d’enfermer des enfants. » « On alerte les autorités administratives indépendantes comme la Défenseure des droits, la Contrôleure générale des lieux de privation de libertés… Mais même elles ne sont pas entendues par le ministère de l’Intérieur qui, de toutes les façons, a bien signifié récemment que la priorité était donnée à des expulsions massives. »

Sur l’interdiction des CRA

« Oui, il faut fermer les centres de rétention administrative. » « L’Etat aurait plus à gagner de mettre l’argent qu’il dépense dans l’expulsion des étrangers plutôt à l’intégration et à accueillir les étrangers dans des conditions dignes qui leur permettent de travailler et de participer à la vie collective de la nation. » « On est pour la liberté de circulation et d’installation des gens et la fin de l’enfermement des gens qui devraient être, au contraire, protégés - et qui le sont pourtant par le Code de séjour des étrangers en France. » « Rien que le respect de la loi, ce serait pas mal. »

 

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« Les conditions d’enfermement en centre de rétention administrative sont absolument indignes » https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6343-les-conditions-d-enfermement-en-centre-de-retention-administrative-sont-absolument-indignes Mon, 05 Sep 2022 11:57:43 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6343-les-conditions-d-enfermement-en-centre-de-retention-administrative-sont-absolument-indignes

Source : regards - Pablo Pillaud-Vivien - 01/09/2022

La situation dans les centres de rétention administrative (CRA) continue de se dégrader. Louise Lecaudey, intervenante de la Cimade au CRA du Mesnil-Amelot, tire la sonnette d’alarme.

Regards. Qu’est-ce qu’un centre de rétention administrative (CRA) ?

Louise Lecaudey. Les CRA sont des lieux de privation de liberté dans lesquels sont enfermés des gens qui sont en situation irrégulière sur le territoire français. Cela regroupe plein de personnes : des demandeurs d’asiles, c’est-à-dire des gens qui craignent d’être renvoyés dans leur pays pour différents motifs mais principalement parce qu’ils sont persécutés, des parents d’enfants français, notamment parce que nés sur le territoire français, des conjoints et conjointes de Français et de Françaises, des enfants (au CRA du Mesnil Camelot, il y a une zone femmes et familles), des gens très malades, notamment qui ont des pathologies psychiatriques importantes, des gens qui sortent de prison et qui ont purgé leur peine… Ces gens sont enfermés ici dans l’instance de leur expulsion, c’est-à-dire que l’Etat veut les renvoyer dans leur pays d’origine mais pour ce faire, l’Etat doit saisir les autorités étrangères car il faut l’autorisation des pays pour expulser des gens de France.

Quelle est la situation au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot ?

Au CRA du Mesnil-Amelot, il y a une situation explosive : il y a eu plusieurs jours d’émeutes, des incendies, des gens qui tentent de s’évader, des gens qui protestent contre les conditions de rétention qu’ils jugent indignes - parce qu’elles le sont. La période de Covid a bouleversé toute la procédure de rétention : avec la fermeture des frontières, les gens sont devenus inexpulsables parce que les avions ne partaient plus ou que les pays demandaient un test PCR négatif et que les gens refusaient ces tests. Mais la rétention existe quand même, malgré le fait que les gens soient inexpulsables. Cela montre bien que l’Etat est dans une logique de criminalisation des personnes étrangères et du tout-enfermement (enfermer plus et plus longtemps) parce qu’il ne devrait plus y avoir de CRA dans le cadre d’un monde où les frontières sont fermées. Le refus des tests PCR a été criminalisé par une loi entrée en vigueur à l’été dernier : les personnes qui refusent des tests PCR au cours de leur rétention sont susceptibles de se voir condamnées à une interdiction judiciaire du territoire français et sont replacées au CRA à l’issue des 90 jours, le délai maximum de retenue dans un CRA.

On a donc des gens qui sont placés 3 mois, 6 mois, qui partent faire un peu de détention et qui reviennent… Depuis deux ans, on voit donc tout le temps les mêmes personnes ici, des gens qui, je le rappelle, sont entrées en détention à la base alors qu’il n’avait pas de condamnation pénale, ils avaient juste une situation administrative. Cela crée des frustrations énormes. Chaque situation est différente mais certaines sont particulièrement injustes : on a une personne entrée en France quand elle avait 2 ans et demi, aujourd’hui, elle en a plus de 40, elle a deux enfants nés et scolarisés en France. C’est évidemment profondément injuste et, multiplié par le nombre de personnes, cela crée des tensions très vives. On a aussi beaucoup de personnes avec des pathologies psychiatriques : on a ainsi une personne sous curatelle parce que pathologie psychiatrique très lourde et qui devrait être prise en charge pour des soins. Cela fait trois fois qu’elle est placée au CRA… On a réussi à la faire libérer par le Conseil d’État qui s’est prononcé sur son état de santé en disant que c’était incompatible avec une procédure d’expulsion et un placement en rétention. Mais trois semaines après la décision du Conseil d’Etat, elle s’est refait interpeler par la préfecture, elle s’est refait placer en détention…

Il y a un cocktail de situations toute plus injustes les unes que les autres. Mais il y a aussi le problème des conditions de rétention qui s’aggrave : on constate la présence de souris, de cafards, des problèmes d’accès aux sanitaires avec des toilettes et des douches bouchées, des problèmes d’accès à la nourriture… Et je rappelle que ce sont des gens qui n’ont pas de peines pénales en cours : c’est en partie pour cela qu’ils se révoltent et ils sont alors très durement réprimés avec des tirs de lacrymogène et de LBD très fréquemment. Ils sont ensuite déférés et condamnés à des peines de prison ferme.

Quels leviers pour améliorer la situation dans les CRA ?

C’est de plus en plus compliqué de lutter contre les conditions indignes de rétention notamment parce que l’on est dans un contexte où l’opinion publique n’est pas très favorable au sort des étrangers en France. A La Cimade, on donne une assistance juridique c’est-à-dire que l’on est là pour exercer le droit des retenus à faire des recours devant les juridictions. Mais même les juridictions vont de moins en moins dans notre sens : on a très peu de libérations. Même quand on a des succès, on est face à un Etat et un gouvernement sourds à nos revendications. A titre d’exemple, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné l’Etat 9 fois sur l’enfermement des enfants et l’Etat n’en fait rien puisqu’il continue d’enfermer des enfants. De la même façon, on alerte les autorités administratives indépendantes comme la Défenseure des droits, la Contrôleure générale des lieux de privation de libertés… Mais même elles ne sont pas entendues par le ministère de l’Intérieur qui, de toutes les façons, a bien signifié récemment que la priorité était donnée à des expulsions massives. La nouvelle loi Immigration va entrer en débats en fin d’année et le ministère a déjà donné les grandes lignes de la loi et ce ne sera pas favorable… On a assez peu de leviers juridiques. Et au niveau de la communication que l’on fait sur ce qu’il se passe au CRA, on a assez peu de réception de notre cause dans l’opinion publique.

Est-ce qu’au fond, il ne faudrait pas interdire les CRA ?

Oui, il faut fermer les centres de rétention administrative. L’Etat aurait plus à gagner de mettre l’argent qu’il dépense dans l’expulsion des étrangers plutôt à l’intégration et à accueillir les étrangers dans des conditions dignes qui leur permettent de travailler et de participer à la vie collective de la nation. On est pour la liberté de circulation et d’installation des gens et la fin de l’enfermement des gens qui devraient être, au contraire, protégés - et qui le sont pourtant par le Code de séjour des étrangers en France. Donc rien que le respect de la loi, ce serait pas mal.

 

 

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Quand l’administration et le service médical du CRA ferment les yeux sur la souffrance et l’atteinte à la dignité https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6260-quand-l-administration-et-le-service-medical-du-cra-ferment-les-yeux-sur-la-souffrance-et-l-atteinte-a-la-dignite Mon, 08 Aug 2022 12:55:24 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6260-quand-l-administration-et-le-service-medical-du-cra-ferment-les-yeux-sur-la-souffrance-et-l-atteinte-a-la-dignite

Source : la cimade - Service communication - 03/08/2022

Monsieur B., enfermé au centre de rétention de Toulouse s’est fait opérer en urgence. Il est en blouse chirurgicale depuis son retour au CRA et a besoin de l’aide des autres personnes enfermées avec lui pour effectuer les gestes d’hygiène élémentaires.

Monsieur B., enfermé au centre de rétention de Toulouse depuis quelques semaines, a été transporté à l’hôpital le samedi 23 juillet. Il s’est fait opérer en urgence et subit des conséquences post-opératoires invalidantes : difficultés à aller aux toilettes et à se doucher, impossibilité de porter des vêtements, et très fortes douleurs.

Il est en blouse chirurgicale depuis son retour au CRA et a besoin de l’aide des autres personnes enfermées avec lui pour effectuer les gestes d’hygiène élémentaires.

Sans que Monsieur B. ne sache pourquoi, le service médical du centre de rétention refuse de faire un certificat médical qui permettrait pourtant de le libérer. En effet, les juges saisis d’une demande de remise en liberté déposée par Monsieur B., refusent de mettre fin à son enfermement, faute de certificat du médecin du centre.

La préfecture de la Haute-Garonne, quant à elle, a présenté ses excuses à Monsieur B, mais refuse de le libérer.

 

Monsieur B. souffre dans l’indifférence généralisée.

La Cimade dénonce l’absence de prise en compte de l’état de santé de Monsieur B., véritable traitement inhumain et dégradant et demande sans attendre sa libération afin qu’il puisse se rétablir dans des conditions dignes.

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« Il y a beaucoup de pression ici » : pressions policières, judiciaires et tentatives de suicide au CRA de Bordeaux https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6198-il-y-a-beaucoup-de-pression-ici-pressions-policieres-judiciaires-et-tentatives-de-suicide-au-cra-de-bordeaux Mon, 18 Jul 2022 15:11:42 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6198-il-y-a-beaucoup-de-pression-ici-pressions-policieres-judiciaires-et-tentatives-de-suicide-au-cra-de-bordeaux

Source : Toulouseanticra - 10/07/2022

Après une semaine pendant laquelle trois personnes ont tenté de se suicider au CRA de Bordeaux1, nous recevons un appel le samedi 9 juillet 2022 pour nous avertir à propos de deux nouvelles tentatives effectuées par la même personne.

Premier appel : « *** a mangé une batterie de téléphone. La police a dit « tu vas voir, on va te renvoyer chez toi ». Il s’est énervé, et il a mangé une batterie. Ils l’ont envoyé à l’hôpital. J’attends qu’il revienne, on vous rappelle. »

Plus tard sur le répondeur : « Je vous appelle de la part de ***. Ça fait la deuxième fois qu’il avale une batterie de téléphone [il a déjà tenté de se suicider de cette manière il y a quelque jours. Ce matin encore il a essayé de se suicider, de se pendre avec une corde parce qu’il ya les personnes de la police ici, euh… Ben malheureusement […] il a vraiment besoin d’aide parce qu’il y a vraiment beaucoup de pression ici sur les gens, les policiers, le juge, le menacent de trois ans de prison etc etc. Même moi voilà, j’ai mon passeport, j’ai donné à la police mon passeport, j’ai une fille française, elle a 8 ans, il y a beaucoup de pression ici et j’ai pas envie de me séparer de ma fille. »

Quand on rappelle : « *** vient de rentrer de l’hôpital. On lui a proposé de l’opérer [pour retirer la batterie dans son estomac] mais il a refusé. Je ne sais pas le pouvoir que vous avez mais lui il va pas bien. Il est tout blanc. Ça fait trois ans qu’il est en France, il a pas envie de retourner dans son pays, il a des problèmes avec des gens là bas, et puis c’est la misère. Ici il a un travail. […]

Moi je suis arrivé ici le 20 juin et j’ai déjà vu trois tentatives de suicide. Il y en a un autre qui avait arrêté de manger, il avalait des pièces de monnaie. J’ai pas envie de mourir, mais je me dis que peut-être que le prochain ce sera moi, que je vais finir par avoir envie de me suicider. […]

Il a une batterie dans l’estomac. Si elle ne sort pas de son estomac d’ici 48h il va mourir. Ça va percer son estomac. […] Le juge le menace de 3 ans de prison, ça fait 6 jours qu’il ne mange pas. Nous on vous appelle pour que vous soyez pas surpris s’il meurt. La police dit que son vol c’est demain.

[…] Ici la nourriture est dégueulasse, on peut quasiment rien manger. Parfois ils nous emmènent la gamelle, c’est des trucs périmés. En visites on ne peut pas nous apporter à manger, mais on peut nous emmener des clopes. Alors nous on ne peut pas manger mais on peut fumer. Ça veut dire quoi ça ? On nous traite comme des chiens. Envoie des journalistes, moi je veux parler à la télé, à la radio, de ce qu’on vit ici. C’est pas normal. On est tous des êtres humains ! »

Dimanche 10 juillet, *** n’a pas été renvoyé : « *** a mal, il ne mange pas, il vomit. C’est la deuxième batterie qu’il avale en une semaine. Et hier, il y a un gars, il s’est lacéré le ventre avec une lame de rasoir, les policiers ils ont rien dit, je me suis pris la tête avec eux. Il y en a ils sont gentils, mais ya un groupe, j’ai jamais vu ça, on dirait des fachos. […] Ils ont ramené quelqu’un hier aussi avec la gale. Tout le monde gratte et ils s’en foutent. »


1 : « Le centre de rétention administrative est situé au sous-sol du commissariat. Il est confiné, très exigu et les personnes qui y sont enfermées développent très rapidement des troubles psychiques dus aux conditions particulièrement anxiogènes de leur enfermement. Au-delà d’un certain nombre, les personnes se retrouvent très à l’étroit : la cour est très petite… La lumière naturelle est rare : la seule source étant un puits de jour au cœur de la courette grillagée (20m²). L’ensemble du CRA est éclairé aux néons qui restent parfois allumés la nuit… » – (Rapport rétention Cimade 2019)

 

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« Il y a beaucoup de pression ici » : pressions policières, judiciaires et tentatives de suicide au CRA de Bordeaux https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6198-il-y-a-beaucoup-de-pression-ici-pressions-policieres-judiciaires-et-tentatives-de-suicide-au-cra-de-bordeaux Mon, 18 Jul 2022 15:11:42 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6198-il-y-a-beaucoup-de-pression-ici-pressions-policieres-judiciaires-et-tentatives-de-suicide-au-cra-de-bordeaux

Source : Toulouseanticra - 10/07/2022

Après une semaine pendant laquelle trois personnes ont tenté de se suicider au CRA de Bordeaux1, nous recevons un appel le samedi 9 juillet 2022 pour nous avertir à propos de deux nouvelles tentatives effectuées par la même personne.

Premier appel : « *** a mangé une batterie de téléphone. La police a dit « tu vas voir, on va te renvoyer chez toi ». Il s’est énervé, et il a mangé une batterie. Ils l’ont envoyé à l’hôpital. J’attends qu’il revienne, on vous rappelle. »

Plus tard sur le répondeur : « Je vous appelle de la part de ***. Ça fait la deuxième fois qu’il avale une batterie de téléphone [il a déjà tenté de se suicider de cette manière il y a quelque jours. Ce matin encore il a essayé de se suicider, de se pendre avec une corde parce qu’il ya les personnes de la police ici, euh… Ben malheureusement […] il a vraiment besoin d’aide parce qu’il y a vraiment beaucoup de pression ici sur les gens, les policiers, le juge, le menacent de trois ans de prison etc etc. Même moi voilà, j’ai mon passeport, j’ai donné à la police mon passeport, j’ai une fille française, elle a 8 ans, il y a beaucoup de pression ici et j’ai pas envie de me séparer de ma fille. »

Quand on rappelle : « *** vient de rentrer de l’hôpital. On lui a proposé de l’opérer [pour retirer la batterie dans son estomac] mais il a refusé. Je ne sais pas le pouvoir que vous avez mais lui il va pas bien. Il est tout blanc. Ça fait trois ans qu’il est en France, il a pas envie de retourner dans son pays, il a des problèmes avec des gens là bas, et puis c’est la misère. Ici il a un travail. […]

Moi je suis arrivé ici le 20 juin et j’ai déjà vu trois tentatives de suicide. Il y en a un autre qui avait arrêté de manger, il avalait des pièces de monnaie. J’ai pas envie de mourir, mais je me dis que peut-être que le prochain ce sera moi, que je vais finir par avoir envie de me suicider. […]

Il a une batterie dans l’estomac. Si elle ne sort pas de son estomac d’ici 48h il va mourir. Ça va percer son estomac. […] Le juge le menace de 3 ans de prison, ça fait 6 jours qu’il ne mange pas. Nous on vous appelle pour que vous soyez pas surpris s’il meurt. La police dit que son vol c’est demain.

[…] Ici la nourriture est dégueulasse, on peut quasiment rien manger. Parfois ils nous emmènent la gamelle, c’est des trucs périmés. En visites on ne peut pas nous apporter à manger, mais on peut nous emmener des clopes. Alors nous on ne peut pas manger mais on peut fumer. Ça veut dire quoi ça ? On nous traite comme des chiens. Envoie des journalistes, moi je veux parler à la télé, à la radio, de ce qu’on vit ici. C’est pas normal. On est tous des êtres humains ! »

Dimanche 10 juillet, *** n’a pas été renvoyé : « *** a mal, il ne mange pas, il vomit. C’est la deuxième batterie qu’il avale en une semaine. Et hier, il y a un gars, il s’est lacéré le ventre avec une lame de rasoir, les policiers ils ont rien dit, je me suis pris la tête avec eux. Il y en a ils sont gentils, mais ya un groupe, j’ai jamais vu ça, on dirait des fachos. […] Ils ont ramené quelqu’un hier aussi avec la gale. Tout le monde gratte et ils s’en foutent. »


1 : « Le centre de rétention administrative est situé au sous-sol du commissariat. Il est confiné, très exigu et les personnes qui y sont enfermées développent très rapidement des troubles psychiques dus aux conditions particulièrement anxiogènes de leur enfermement. Au-delà d’un certain nombre, les personnes se retrouvent très à l’étroit : la cour est très petite… La lumière naturelle est rare : la seule source étant un puits de jour au cœur de la courette grillagée (20m²). L’ensemble du CRA est éclairé aux néons qui restent parfois allumés la nuit… » – (Rapport rétention Cimade 2019)

 

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Un nouveau rapport souligne une fois encore un enfermement « inhumain » dans les CRA français https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6116-un-nouveau-rapport-souligne-une-fois-encore-un-enfermement-inhumain-dans-les-cra-francais Sun, 12 Jun 2022 15:25:36 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/6116-un-nouveau-rapport-souligne-une-fois-encore-un-enfermement-inhumain-dans-les-cra-francais

Source : InfoMigrants - Marlène Panara - 06/06/2022

Allongement des périodes de rétention, protocoles sanitaires très limités et vétusté des structures : les conditions de vie des exilés dans les différents centres de rétention administrative (CRA) français sont toujours aussi déplorables, d'après le dernier rapport de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGPL). L'autorité indépendante a effectué deux à trois visites par centre, tout au long de l'année 2021.

Un enfermement "inhumain". Voici comment est décrit le quotidien des exilés dans les centres de rétention administrative français (CRA) dans le nouveau rapport de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGPL), publié le 2 juin.

Tout au long de l’année 2021, Dominique Simonnot a effectué plusieurs visites dans les CRA de Bordeaux, Nice, Hendaye, Nîmes, Strasbourg et Palaiseau (région parisienne), dans les zones d’attente des aéroports de Nice, Lyon, et Roissy-Charles de Gaulle, ainsi que dans le local de rétention administrative de Tourcoing.

Premier élément dénoncé par l’étude : l’allongement de la période de rétention pour les étrangers en situation irrégulière. À cause de la pandémie et des fermetures des frontières, les éloignements ont été rares. "La réticence des autorités du pays de destination à accorder des laissez-passer" et "l’obstination des autorités françaises à prolonger les mesures en dépit de la disparition des perspectives d’éloignement", a forcé les exilés à patienter dans les CRA parfois plusieurs mois.

>> À (re)lire : Coronavirus : la France continue d'enfermer des étrangers en vue de les expulser malgré les restrictions de voyage

Alors même que ces structures, "conçues à l’origine pour de brèves périodes, d’un mois au plus", ne sont pas adaptées pour des séjours longs

 

. Malgré cela, ni "nouvelles installations" ni "changement de règlement" n’ont été opérés pour "supporter le temps qui s’écoule dans l’ennui, l’inaction et l’angoisse", déplore la CGPL.  

L'attente et le stress d'un avenir incertain, mêlés à des conditions de rétention difficiles, ont sensiblement dégradé l’état psychologique des occupants. En mars dernier, un incendie volontaire s’est déclaré dans le nouveau CRA de Lyon, ouvert en début d'année, pour dénoncer les conditions de vie de la structure. Ce nouveau centre, "très compartimenté" selon les acteurs associatifs, est situé si près de l'aéroport que "les retenus entendent les avions toute la journée, ça en est assourdissant", avait assuré Mimot du collectif "Anti-CRA" à InfoMigrants.

"Aucun geste barrière n’est respecté"

Autre conséquence de la pandémie pour les exilés, la détérioration des conditions sanitaires dans les CRA. À cause, d’abord, de "l’impossibilité de mettre en œuvre quelconques mesures de distanciation sociale". "En décembre 2021, alors que la cinquième vague de la pandémie s’abattait sur la France, les personnes étaient encore hébergées dans des chambres collectives et prenaient leurs repas dans des salles communes", déplore le rapport.

En outre, "aucun gel hydroalcoolique n’était distribué au motif étrange ‘qu'ils le boivent’. Le savon n’est pas à libre disposition dans les sanitaires et dans les salles communes, aucun geste barrière n’est respecté".

>> À (re)lire : "On a tous peur d'être contaminés" : dans le CRA de Lyon, les retenus s'inquiètent de la propagation du Covid-19

La CGLPL a également relevé que la vaccination "n’était pas systématiquement proposée aux personnes retenues, pourtant exposées à des risques importants de contamination", et que d'autres étaient maintenues en rétention "en dépit de certificats médicaux établissant l’incompatibilité de leur état de santé avec la rétention du fait, notamment, de risques importants de développer des formes graves du Covid".

Un rapport rédigé par plusieurs associations dont la Cimade et France terre d’asile affirmaient déjà en 2020 que les personnes enfermées étaient exposées à "des risques pour leur santé, une partie ayant été contaminée au sein des CRA où les clusters s'étaient multipliés". Au début du confinement, aucune mesure n’avait été mise en place pour protéger les personnes enfermées. "Les gestes barrières étaient impossibles à respecter, les personnes retenues étaient toujours plusieurs par chambre, les espaces de vie collective ne permettaient pas de distanciation sociale, aucun masque n’était distribué aux personnes retenues, voire aux professionnels", pouvait-on lire.

Un contexte qui, d'après la CGPL rendait tout bonnement impossible "la rétention administrative". "En ce sens, de nombreuses décisions de placement en rétention sont injustifiées et leur légalité contestable", s’insurge-t-elle.

Des signalements rarement pris en compte par les autorités

Ces manquements, régulièrement signalés aux autorités compétentes par la CGPL et des associations, sont rarement pris en compte par les autorités. Les recommandations faites par la contrôleuse sur "les conditions d’hébergement" et "l’insuffisance de la nourriture" sont ainsi "globalement restées sans suite", déplore-t-elle.

>> À (re)lire : France : une nouvelle loi confirme les peines de prison pour refus de test PCR en rétention

Elle regrette également, comme chaque année, des locaux "inadaptés" et "mal entretenus", et du "mobilier dégradé et vétuste non remplacé". Dans son dernier rapport, elle demande donc à ce que "les conditions matérielles dans lesquelles se déroule la rétention fassent l’objet d’une véritable politique publique, financée en conséquence".

Mais les moyens alloués aux CRA semblent se diriger ailleurs. En lieu et place "d’une réfection des locaux permettant d’assurer a minima un accueil digne des personnes retenues", les investissements immobiliers s'orientent prioritairement "vers un accroissement de la sécurité, qu’aucune donnée objective ne semble justifier - les incidents sont peu nombreux", écrit le rapport.

>> À (re)lire : Ouverture d’un nouveau CRA à Lyon, les associations dénoncent une "criminalisation de l’immigration"

Des extensions de CRA existants, comme à Bordeaux où les autorités prévoient d’accueillir 140 personnes supplémentaires, et même la construction de nouvelles structures sont prévues un peu partout en France. La capacité totale de rétention devrait passer fin 2023 à 2 099 places, soit une augmentation de près de 70 % par rapport à 2018. La réfection des CRA existant attendra donc.

Et aussi

 

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CRA de La Réunion : un français enfermé illégalement en rétention et transféré à Mayotte https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5977-cra-de-la-reunion-un-francais-enferme-illegalement-en-retention-et-transfere-a-mayotte Sat, 07 May 2022 22:25:56 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5977-cra-de-la-reunion-un-francais-enferme-illegalement-en-retention-et-transfere-a-mayotte

Source : La cimade - Région Outre-Mer - 03/05/2022

La Cimade dénonce les pratiques de la préfecture de La Réunion, qui place en rétention et transfère tout aussi vite vers Mayotte, sans examen approfondi et sans attendre le contrôle des tribunaux, créant ainsi des situations de détresse et d’injustice comme celle de M. A, français, enfermé illégalement, séparé de sa famille et coincé à Mayotte.

M. A est français par filiation. En effet, sa mère est de nationalité française et l’a reconnu lorsqu’il était mineur. En procédure avec le tribunal judiciaire, il est en attente de son certificat de nationalité française qui lui permettra d’obtenir sa carte d’identité.

Le 15 avril, à la suite d’un accident de la route, M. A est placé en garde à vue et conduit à la gendarmerie.

Après 24h de garde à vue, la préfecture décide de notifier à M. A une décision portant obligation de quitter le territoire français (OQTF) avec interdiction de retour et de le placer en rétention en vue de son expulsion vers les Comores. Pourtant, lors de sa garde à vue, son avocat évoque la procédure d’établissement de sa nationalité française en cours ainsi que la situation familiale de Monsieur qui réside en France depuis plusieurs années et dont la compagne, française, est enceinte.

M. A saisi les tribunaux, par l’intermédiaire de son avocat, contre son OQTF et son placement en rétention. Il dépose également un référé liberté pour éviter son transfert rapide vers le centre de rétention de Mayotte, pratique récurrente de la préfecture de La Réunion envers les ressortissants Comoriens. Pourtant, il est transféré dès le lendemain matin sans avoir été entendu par les différents tribunaux saisis et ce, vers un territoire soumis à un droit dérogatoire où il ne bénéficie plus des mêmes garanties et où il ne peut plus bénéficier du soutien de sa famille.

Arrivé à Mayotte, sans aucune justification légale, le préfet du département prend à son tour une nouvelle OQTF ainsi qu’un nouvel arrêté de placement en centre de rétention. Le conseil de M. A dépose alors de nouveaux recours devant les juridictions de Mayotte afin d’essayer de bloquer l’expulsion de son client.

Ce n’est que le 19 avril au matin que le tribunal administratif reconnaitra la qualité de français de M. A et ordonnera la suspension de l’OQTF entrainant la remise en liberté de Monsieur. Il enjoindra également les préfets de Mayotte et de la Réunion à organiser le retour de M. A à la Réunion d’où il avait été éloigné illégalement.

Début mai, M. A se trouve toujours à Mayotte, les préfectures de Mayotte et de La Réunion n’ayant pris à ce jour aucune mesure permettant d’organiser son retour et son passeport ne lui ayant jamais été remis depuis son interpellation. Une saisine du tribunal afin de faire exécuter l’injonction au retour est envisagée.

La Cimade demande à ce qu’il soit mis fin aux transferts expéditifs vers Mayotte qui empêchent aux personnes étrangères retenues de faire valoir leurs droits et créent des situations d’isolement et de séparation ubuesques. 

 

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Trois retenus du CRA de Bordeaux condamnés à de la prison : un révélateur du climat « anxiogène » https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5939-trois-retenus-du-cra-de-bordeaux-condamnes-a-de-la-prison-un-revelateur-du-climat-anxiogene Sun, 24 Apr 2022 10:01:31 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5939-trois-retenus-du-cra-de-bordeaux-condamnes-a-de-la-prison-un-revelateur-du-climat-anxiogene

Source : InfoMigrants - Maïa Courtois - 21/04/2022

Après un incident survenu dimanche 17 avril, trois hommes retenus au centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux ont été condamnés à de la prison ferme pour "outrages et rébellion". La situation est révélatrice des tensions quotidiennes dans ce CRA, le plus petit de France. Elle s'imbrique aussi dans le schéma, de plus en plus prégnant, des aller-retours entre prison et centre de rétention pour les personnes étrangères.

Trois hommes jusqu'ici retenus au centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux ont été condamnés, mercredi 20 avril, à de la prison ferme. À l'origine, une "broutille : un distributeur de boissons et de confiseries vides", relate le média local Sud Ouest. Le ton est monté, et le journal évoque un "début d'émeute".

"Ils ont été condamnés pour outrage et rébellion", précise l'avocate de l'un des trois hommes, Me Delphine Meaude, "et pas pour des violences". Mais les peines sont lourdes : l'un des hommes a pris un an ferme, le deuxième six mois ferme, et son client, neuf mois ferme.

Ce dernier fera appel, nous assure l'avocate. Elle explique aussi qu'il a déposé plainte, au cours de sa garde à vue, pour des violences commises par des policiers du CRA. "Il a le pouce cassé. Et il avait l'oeil explosé, tout rouge", décrit-elle.

Sollicitée pour une interview, l'administration du CRA, "pas habilitée à communiquer sur cet événement", renvoie vers la préfecture de la Gironde. Mais celle-ci n'a pas répondu, pour l'heure, à nos demandes de précisions.

Quant à la Cimade, qui intervient dans ce CRA, elle n'était pas présente dimanche au moment de l'incident. Difficile, donc, de faire toute la lumière sur son déroulé. "Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. Mais il s'agit encore d'un dysfonctionnement au sein du CRA qui exacerbe des tensions déjà très vives au quotidien", expose Cécile Roubeix, intervenante au sein du centre pour la Cimade.

Un CRA "anxiogène"

Le CRA de Bordeaux est le plus petit de France. Et pour cause : il se situe au sous-sol de l'hôtel de police la ville. Un lieu "sans lumière naturelle, à l'exception d'une petite ouverture avec un grillage qui donne sur le parking des policiers", décrit Cécile Roubeix. En un mot : "un environnement anxiogène".

Sa capacité n'est que de 20 places, uniquement pour des hommes, mais la promiscuité y est forte selon la Cimade. On y compte cinq chambres, avec quatre lits. Depuis la crise sanitaire, la jauge maximale est ramenée à "12 retenus, avec une marge fluctuante de trois personnes", mais Cécile Roubeix assure que "dans les faits, on est souvent au-dessus de 15".

>> À (re)lire : France : un incendie fait plusieurs blessés dans le CRA de Lyon

C'était le cas le week-end de l'incident. Quinze hommes se trouvaient alors retenus au CRA, ils étaient 16 voire 17 quelques jours auparavant. Ces conditions d'enfermement ont été documentées notamment par Libération, suite à un décès survenu en mars 2021.

À la suite de ce drame et de sa relative médiatisation, "rien n'a été mis en place" pour améliorer le quotidien, regrette l'intervenante de la Cimade. Or, l'association est confrontée à "de plus en plus de personnes avec des profils psychologiques complexes, voire porteuses de problèmes psychiatriques". Un médecin généraliste est présent au sein de la structure, mais il n'existe aucun suivi psychiatrique. Seule une psychologue peut recevoir les retenus, une après-midi par semaine : "c'est très insuffisant au regard des besoins" estime Cécile Roubeix.

Une durée de rétention qui exacerbe les tensions

Malgré sa petite capacité, ce centre fonctionne à plein régime. Pas moins de 363 personnes y ont été enfermées en 2020, en majorité des Algériens et Marocains, selon le rapport annuel de la Cimade paru à l'été 2021. Un chiffre important, dû à un certain turn-over : la durée de rétention moyenne était de neuf jours en 2020, bien en-deçà de la moyenne nationale.

Mais voilà : cette durée, ici comme partout, tend à s'allonger. "On est passé de neuf jours en moyenne en 2020 à 12 en 2021", développe Cécile Roubaix. "Ces derniers mois, on a des personnes enfermées plus de 30 jours, ou 60 jours, voire même 90 jours [soit le maximum autorisé, ndlr], ce qui n'était jamais arrivé ici à Bordeaux".

>> À (re)lire : Ehsan, jeune afghan et demandeur d'asile, placé en rétention "en toute illégalité"

Or, deux ou trois mois dans ce sous-sol du commissariat central, "c'est très, très long". De quoi exacerber les tensions. "Les conditions de rétention incitent à l'installation d'un climat de violence", conclut Cécile Roubaix. Elles décuplent ainsi "les risques de se retrouver en prison".

Allers-retours entre prison et CRA

Au-delà de l'incident de ce week-end, l'intervenante de la Cimade évoque aussi la pénalisation des refus de test PCR, qui multiplie les incarcérations depuis les centres de rétention. La condamnation de ce mercredi s'inscrit ainsi dans un schéma d'aller-retours CRA-prison. Un schéma que l'on retrouve partout sur le territoire national, mais qui s'applique tout particulièrement à Bordeaux.

Selon le rapport annuel de la Cimade, en 2020, 40 % des personnes qui étaient enfermées au sous-sol de l'hôtel de police avaient été appréhendées dès leur sortie de prison. Il s'agissait du moyen majoritaire d'interpellation, loin devant les contrôles sur la voie publique (28 %). "Depuis plusieurs années, il est évident qu’une porosité de plus en plus assumée par l’administration existe entre la détention et la rétention" écrit la Cimade.

Concrètement, on assiste à "l’augmentation des infractions liées au séjour, la multiplication des déferrements en cours de rétention, l’augmentation constante du nombre de sortants de prison placés en rétention à leur levée d’écrou". Les sortants de prison ont ainsi représenté 39 % des personnes enfermées au CRA de Bordeaux en 2020. Un record : c'est 18 % de plus qu'en 2019. "Pendant plusieurs mois, ils ont d’ailleurs été les seuls à occuper le CRA" souligne même la Cimade.

La préfecture envisage la construction d'un nouveau centre de rétention en Gironde. Celui-ci se situerait sur le site de Bioparc, entre les communes de Mérignac et Pessac. Il rencontre depuis plusieurs mois un certain nombre d'oppositions citoyennes et associatives. Avec 140 places prévues, il s'agirait cette fois de l'un des plus grands CRA de France.

Et aussi

 

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Projet de nouvelles prisons / Lutte des femmes sans papiers au centre de rétention du Mesnil-Amelot https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5930-projet-de-nouvelles-prisons-lutte-des-femmes-sans-papiers-au-centre-de-retention-du-mesnil-amelot Sat, 23 Apr 2022 18:40:06 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5930-projet-de-nouvelles-prisons-lutte-des-femmes-sans-papiers-au-centre-de-retention-du-mesnil-amelot

Source : actualitedesluttes - 21/04/2022

Dans l’émission de ce jour, nous revenons sur les projets de construction de nouvelles prisons et sur la lutte des femmes sans papier du centre de rétention du Mesnil-Amelot. Pour cela nous sommes en plateau avec une membre du collectif à bas les cra.

Nous commencerons cette émission par la diffusion d’un reportage réalisé le 16 avril ou un Rassemblement fut organisé pour protester contre la construction d’une nouvelle prison dont le chantier a commencé à Noisy-le-Grand et nous entendrons une interview réalisée avec des membres du collectif qui organisé ce rassemblement.

À Noisy-le-Grand, une SAS va commencer à sortir de terre en décembre. Derrière cet acronyme se cachent de nouvelles places d’enfermement, donc plus de prisonnier-es. D’après ses concepteurs cette « Structure d’Accompagnement vers la Sortie » est un dispositif de plus pour favoriser « l’insertion », et aider à l’« autonomisation des personnes détenues ». Vingt-quatre nouvelles prisons de ce type sont prévues sur le territoire, faisant partie du plan prison national, où 15 000 nouvelles cellules doivent être construites d’ici à 2027.

Celle de Noisy sera coincée entre l’autoroute, des IUT, un entrepôt Amazon, un giga-chantier du Grand Paris express… avec seulement 30 prisonnier-es en semi-liberté sur les 120 qu’elle est censée enfermer. Ça veut dire pour les 90 autres des conditions comparables à un régime porte ouvertes de centre de détention, avec a priori plus d’activités, des entretiens pôle emploi, un « accompagnement individualisé »…

En seconde partie d’émission, en compagnie de notre invitée, nous reviendrons sur luttes de femmes au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Deux retenues colombiennes et une retenue chilienne de la section femme du Mesnil-Amelot ont entamé une grève de la faim depuis le 6 avril. À ce moment, nous diffuserons un entretien réalisé par l’équipe radio de l’envolée, du 15 octobre 2021, ou une prisonnière du centre de rétention du Mesnil-Amelot témoigne de sa situation au CRA.

Numéros de téléphone pour soutenir les retenu.es : https://abaslescra.noblogs.org/appeler-les-retenu-e-s-numeros-des-cabines-en-cra/

 

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Ukraine : des étrangers maintenus en centre de rétention malgré les bombardements https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5896-ukraine-des-etrangers-maintenus-en-centre-de-retention-malgre-les-bombardements Sat, 09 Apr 2022 22:06:56 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5896-ukraine-des-etrangers-maintenus-en-centre-de-retention-malgre-les-bombardements

Source : InfoMigrants - Leslie Carretero - 05/04/2022

Des dizaines de migrants enfermés en centre de rétention en Ukraine ne peuvent pas fuir la guerre, a affirmé Human Rights Watch dans un rapport publié lundi 4 avril. Plusieurs de ces structures se trouvent en pleine zone de conflit, alors que le pays tente de résister à l’invasion russe et que des milliers de civils ont péri dans les affrontements. L’ONG s’inquiète pour la sécurité des personnes retenues et demande leur libération.

Des étrangers toujours enfermés dans les centres de rétention ukrainiens malgré les bombardements. C’est ce que révèle Human Rights Watch dans un rapport, rendu public lundi 4 avril. Selon l’ONG, des dizaines de personnes continuent d’être privées de leurs mouvements alors que l’Ukraine subit quotidiennement des frappes russes sur son territoire et que des milliers de civils ont péri dans les affrontements.

"Les migrants et demandeurs d’asile sont actuellement enfermés au milieu d’une zone de guerre et sont, à juste titre, terrifiés", déclare à InfoMigrants Nadia Hardman, chercheuse sur les droits des réfugiés et des migrants à Human Rights Watch.

Si le centre de Tchernihiv, près de la frontière biélorusse, a été vidé de ses occupants depuis le début de l’offensive russe le 24 février, celui de Mykolaïv, au sud de l’Ukraine, à une centaine de kilomètres d’Odessa, et de Zhuravychi, au nord du pays à une quarantaine de kilomètres de Loutsk, fonctionnent encore. Deux régions touchées par le conflit, où des explosions ont encore été entendues ces dernières semaines.

"Nous avons contacté les autorités ukrainiennes à ce sujet, mais nous n'avons reçu aucune réponse à ce jour", explique Nadia Hardman. Bien sûr, nous mesurons les conditions difficiles qui règnent actuellement, mais cela ne justifie pas le maintien en détention des immigrés."

 

Un bâtiment bombardé à Mykolaïv, au sud de l'Ukraine, le 24 mars 2022. Crédit : Reuters
Un bâtiment bombardé à Mykolaïv, au sud de l'Ukraine, le 24 mars 2022. Crédit : Reuters

 

Les membres de HRW n’ont pas pu entrer en contact avec les personnes retenues dans le centre de Mykolaïv. "Ce qui est très préoccupant car cette région est le théâtre d’actions militaires majeures", insiste Nadia Hardman.

Une libération contre une participation à l'effort de guerre

L'ONG a en revanche pu s’entretenir avec des étrangers de Zhuravychi. Lors des entretiens réalisés par HRW, début mars, une centaine d’exilés y étaient emprisonnés, dont des Afghans, des Algériens, des Camerounais, des Ghanéens ou encore des Syriens. Certains ont pu négocier leur libération, parfois avec l’aide de leurs ambassades.

Selon Lighthouse Reports qui enquête également sur cette affaire, il resterait quelque 45 personnes sur le site de Zhuravychi, parmi lesquelles des femmes et un enfant de trois ans.

Ces immigrés ont été placés dans ces centres après avoir essayé de franchir illégalement la frontière avec la Pologne, avant l’invasion russe. Ils ont déclaré à HRW que leur visa étudiant avait expiré et qu’ils avaient voulu tenter leur chance dans un autre pays européen. Les migrants ont écopé d’une peine d’enfermement allant de 6 à 18 mois, sans avoir pu bénéficier d’un avocat ou de la possibilité de déposer l’asile dans le pays.

Pour être libérés, les gardes ont proposé aux retenus de rejoindre l’effort de guerre, signale HRW. "Ils ont ajouté qu’ils obtiendraient alors tous immédiatement la citoyenneté ukrainienne", note le rapport. Aucun étranger n’aurait accepté cette "offre".

Un ancienne caserne militaire qui a repris ses fonctions initiales

La structure de Zhuravychi est une ancienne caserne militaire, transformée en centre de rétention en 2007 avec des fonds de l’Union européenne. Dans les jours qui ont suivi l'offensive russe, une partie du site a repris ses fonctions initiales : des membres de l’armée ukrainienne ont emménagé dans le centre, indique HRW, qui s’appuie sur des témoignages et des vidéos vérifiées. Les migrants ont alors été regroupés et déplacés dans un autre bâtiment du complexe, afin de faire de la place pour les soldats.

Zhuravychi est donc une cible majeure pour l’armée russe. Les personnes retenues "peuvent entendre les bruits des tirs d’artillerie et des explosions", explique encore Nadia Hardman. Et ce, alors que, d’après le média arabe Al-Jazeera, le site ne possède aucun abri pour se protéger des bombardements. "L’épouse d’un détenu libéré la semaine dernière a déclaré que les gardes ont couru dans la rue lorsque la sirène [prévenant de l'imminence de frappes russes, ndlr] a retenti", écrivent les auteurs de l’article paru le 4 avril. Les exilés, eux, n'ont pas pu quitter leurs cellules.

Et aussi

 

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Hendaye : une association saisit la justice et demande la fermeture du centre de rétention administrative https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5237-hendaye-une-association-saisit-la-justice-et-demande-la-fermeture-du-centre-de-retention-administrative Sun, 26 Sep 2021 16:30:05 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5237-hendaye-une-association-saisit-la-justice-et-demande-la-fermeture-du-centre-de-retention-administrative

Source : france bleu - Simon Cardona - 25/09/2021

L'association "Avocats pour la défense des étrangers" a déposé ce mardi une requête auprès du tribunal administratif de Pau. Elle demande au juge des référés d'enjoindre le préfet des Pyrénées-Atlantiques de fermer le centre de rétention administrative d'Hendaye suite à l'incendie de dimanche.

L'incendie survenu dimanche 19 septembre au centre de rétention administrative (CRA) d'Hendaye, a suscité la colère des associations. Après la Cimade, qui a dénoncé des conditions d'évacuations non réglementaires, l'association "Avocats pour la défense des étrangers", elle, saisit la justice. Elle espère faire fermer le CRA tant que les conditions sanitaires et d'accueil ne sont pas respectées.

Fermer le CRA jusqu'à la fin des travaux

Le juge des référés du tribunal administratif de Pau a été saisi de deux requêtes, envoyées mardi 21 septembre par "Avocats pour la défense des étrangers". Tout d'abord, l'association a demandé un constat sur les conditions de détention des personnes en situation jugée irrégulière par la France, notamment sur "l'état du système de protection incendie." 

Dans une seconde requête, elle a demandé à la justice de forcer la préfecture des Pyrénées-Atlantiques à faire fermer le CRA, en attendant que les travaux de rénovation soient finis. Sur cette seconde requête, le tribunal administratif de Pau se prononcera sur la demande de fermeture lundi 27 septembre, à 14h30.

La Cimade ne viendra plus au CRA

"Avocats pour la défense des étrangers" appelle aussi le préfet du département à "prendre les mesures  nécessaires pour contenir tout risque sanitaire", relate le tribunal de Pau dans un communiqué. Car pendant l'incendie, "23 autres personnes retenues ont été réunies, menottées et enfermées ensemble, y compris deux personnes présumées positives au Covid-19", dénonce la Cimade. 

Ce fut l'incident de trop pour l'association qui assiste les migrants et les réfugiés. Dans un communiqué publié mercredi 23 septembre, la direction dénonce les conditions de détention, mais aussi sanitaires toujours en cours depuis l'incendie qui a touché le CRA. Les équipes de la Cimade n'interviendront plus "tant que la sécurité des personnes enfermées ne sera pas assurée." dit la structure.

L’enquête qui doit déterminer les causes de l'incendie du CRA d'Hendaye est toujours en cours.

 

 

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Une bagarre au centre de rétention d’Hendaye fait cinq blessés, une personne s’est évadée https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5216-une-bagarre-au-centre-de-retention-d-hendaye-fait-cinq-blesses-une-personne-s-est-evadee Sun, 19 Sep 2021 17:54:53 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5216-une-bagarre-au-centre-de-retention-d-hendaye-fait-cinq-blesses-une-personne-s-est-evadee

Source : InfoMigrants - Marlène Panara - 14/09/2021

Une personnes s'est évadée lors d'une altercation entre plusieurs personnes détenues vendredi soir dans le Centre de rétention administrative d'Hendaye (CRA), dans le sud-ouest de la France. La structure est sous tension depuis sa réouverture après le premier confinement, le 22 juin 2020.

Une bagarre a éclaté dans le centre de rétention administrative (CRA) d’Hendaye, dans la soirée du vendredi 10 septembre. Deux groupes de personnes de diverses nationalités en sont venus aux mains, forçant les fonctionnaires de la police aux frontières, en charge de la surveillance du CRA, à intervenir. Deux policiers ont été blessés dans l’altercation, ainsi que deux personnes détenues. Tous ont été conduits à la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz afin de recevoir des soins, rapporte Sud-Ouest.

Un participant à la rixe, mis à l’écart par les policiers afin de lui porter assistance, s’est évadé du CRA ce même soir. Les autres ont été placés en garde en vue.

À (re)lire : Trois personnes s'échappent du centre de rétention du Mesnil-Amelot, près de Roissy

Depuis quelques mois, la tension est grandissante au sein de l’établissement basque. Cet été, une bagarre avait déjà eu lieu entre personnes détenues. Et en décembre 2020, une autre altercation physique avait opposé un policier à un jeune migrant.

Une seule télévision pour seule distraction

En cause, d’après une intervenante du bureau de La Cimade présente au CRA d’Hendaye, "l’allongement des temps de rétention, qui ont explosé depuis le début de la pandémie de coronavirus". Si en 2019, une personne détenue restait en moyenne 15 jours à Hendaye, en 2020, elle y était retenue plus de 25 jours, indique le rapport 2020 sur les centres et locaux de rétention administrative de l’association. En 2020, près de 15 % des personnes retenues dans le centre basque ont même été contraintes de patienter entre 46 à 60 jours, soit "l’équivalent d’une petite peine de prison" pour les personnes détenues, alors même que la structure est "en principe un lieu non pénitentiaire", affirme La Cimade locale.

À titre de comparaison, dans l’autre CRA de la région, à Bordeaux, les personnes retenues en 2020 ne restaient en moyenne que neuf jours. À Hendaye, cette année, "de nombreuses personnes ont été enfermées près de 60 jours". Avec, pour unique objet de distraction, "une seule télévision pour tout le centre". Ces journées à rallonge, et l'attente d'une décision qui ne vient pas provoquent ennui et incompréhension chez les personnes concernées, et débouche sur un "climat de tension permanent", propice aux altercations.

À (re)lire : Emmanuel Macron veut expulser davantage d'étrangers en situation irrégulière

La raison de ces rétentions toujours plus longues ? "L'immobilité des juridictions de la région, qui refusent d’ordonner des expulsions à cause de la fermeture de certaines frontières", dénonce La Cimade hendayaise. Une situation qui touche en priorité les ressortissants d’Algérie, dont les frontières sont fermées depuis le 17 mars 2020. Les personnes retenues d’origine tunisienne et marocaine ont, elles aussi, "subi de longues privations de liberté car l’administration les a maintenues en rétention, malgré des expulsions rarement réalisables du fait de frontières fermées".

Les jauges Covid abrogées

Depuis l’annonce du premier confinement en mars 2020, "aucune expulsion" n’a eu lieu depuis le centre d’Hendaye vers l'Algérie par exemple, laissant les personnes détenues dans l’attente. Et ce, alors que "la rétention n’est légalement possible et prévue que pour préparer et mettre en œuvre l’expulsion des personnes en situation irrégulière", ciblées par une OQTF, une IRTF ou un transfert Dublin, affirme le rapport de l'association.

À l'angoisse suscitée par un séjour bien plus long qu’espéré s'ajoute le stress d'une cohabitation plus difficile qu'au tout début de la crise sanitaire. Depuis le 1er septembre dernier, les jauges Covid, qui limitaient les places du CRA à la moitié de ses capacités, ont été abrogées. Résultat : d’une quinzaine de personnes au pic de la crise sanitaire, le centre en accueille aujourd’hui le double, soit le maximum de ses capacités.

Vingt-quatre places sont réservées aux hommes, et ses 6 autres aux "femmes et familles". Ces dernières sont d'ailleurs occupées en ce moment par des détenus de maison d'arrêt de Gradignan, à Bordeaux, dispersés dans diverses structures suite à la découverte d’un cluster entre ses murs.

"Imitation des accents étrangers"

Un état des choses qui fait dire à l’Unité SGP police 64, sur sa page Facebook, que "les CRA sont de véritables cocottes minutes prêtes à exploser". D’autant plus que les conditions actuelles s’ajoutent à celles déjà observées avant la pandémie, et dénoncées par le contrôleur des libertés à la suite d’une visite en 2014. Le rapporteur avait décrit un endroit où "l’ennui règne, tant pour les personnes retenues que pour les fonctionnaires en poste".

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"En raison des errements de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, [les personnes détenues] restent un temps exagérément long lorsque leur éloignement est impossible. Peu d’activités leurs sont offertes pour passer les journées", est-il écrit dans le document, qui atteste aussi d’une attitude "méprisante ou musclée à l’égard des personnes retenues : comportements menaçants de la part de certains policiers, imitation des accents étrangers pour répondre aux retenus, moqueries qui ont pu aller jusqu’à imiter au haut-parleur l’appel du muezzin".

En décembre 2020, les policiers sont allés plus loin. La Cimade a relevé à cette période "une série d’incidents [...] exercées par des agents de la PAF". Une personne assure par exemple "avoir été amenée dans la bagagerie du CRA sans raison et avoir été secouée par les oreilles contre le mur". Une seconde affirme "avoir été sortie de sa chambre en se faisant cogner la tête contre la porte et avoir été frappée à la tête par un coup de poing", quand une une troisième a, selon ses dires, "été soulevée du sol par le cou".

À (re)lire : Trois détenus du CRA du Mesnil-Amelot portent plainte, affirmant avoir subi des fouilles à nu

Des faits qui témoignent là aussi du climat de tensions qui règne au centre d’Hendaye. Et dont les effets psychologiques, sur des personnes déjà fragiles, peuvent s'avérer dramatiques. En novembre 2019, une personne enfermée dans le CRA avait confié "qu’elle se sentait vulnérable et faible parfois". Elle s’en était enfuie quelques jours plus tard, avant d’être arrêtée le jour-même et déférée devant le tribunal correctionnel. Le 26 février 2020, elle s’est pendue dans sa cellule de la maison d’arrêt de Bayonne.

 

 

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Témoignages de prisonniers du CRA de Toulouse, mises au mitard quotidiennes et enfermement à tout prix https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5150-temoignages-de-prisonniers-du-cra-de-toulouse-mises-au-mitard-quotidiennes-et-enfermement-a-tout-prix Sun, 29 Aug 2021 09:35:21 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5150-temoignages-de-prisonniers-du-cra-de-toulouse-mises-au-mitard-quotidiennes-et-enfermement-a-tout-prix

Source : Toulouse Anti CRA - 18/08/2021

N :
« On vous appelle parce que la police elle a mis 4 personnes au mitard.

La police ils ont dit comme quoi vous voulez casser la porte, vous voulez vous évader. Eux ils ont rien fait, ni porte cassée, ni rien. Ils demandent les caméras, mais ils ne montrent pas les caméras, ils n’ont pas de preuves contre eux.

Mettre quelqu’un en isolement, c’est grave. L’isolement c’est une chambre y a rien dedans, même pas de couverture, et quand ils ont réclamé comme quoi ils avaient froid, ils ont donné une seule couverture sur les quatre personnes.

Quelqu’un qui n’a rien fait, on peut le mettre au mitard, j’ai jamais vu ça.

Ces personnes, elles sont calmes, elles sont tranquilles, et le soir la police elle vient les chercher un par un chaque soir pour les mettre au mitard. »

K :
« On a rien fait ils nous mettent au mitard, je sais pas pourquoi, on a demandé de voir le chef du centre, ils nous ont dit, il est pas là, mais on le voit tourner, on a demandé de voir la caméra, ils ont dit y’a pas de caméra, on est 4 algériens à qui ils font ça.

Ils nous ramènent au mitard, ils mettent la clim, on a froid, ils nous donnent rien, pas de couverture de 18h jusqu’à 8h30.

Y’a pas de preuve qu’on a cassé la porte, y’a une caméra, ils peuvent voir. La porte n’est pas cassée, ils disent qu’on veut se sauver, on n’a pas touché la porte, elle est en face de la caméra. C’est pas normal ils en prennent 3, ils les mettent au mitard et un à l’isolement dans une chambre seul, tout ça pour rien, y’a des caméras partout

Quand on a dit on veut porter plainte, ils nous mettent au mitard
On va bientôt sortir pourquoi on va se sauver ?

On a peur que quelqu’un meurt là-bas et qu’ils disent après on s’est suicidé, tu comprends ?

Hier quelqu’un s’est tapé la tête contre le mur devant les flics, il a essayé de se suicider, de s’ouvrir, il l’ont emmené 2 fois au mitard

Personne nous défend ici, on est seuls.

On vous appelle pour voir si vous pouvez faire quelque chose… »

L :
« On est enfermés, y’a rien qui va, ça fait 45 jours que je suis là, ça fait 5 ans que je suis à Toulouse…

Y’a un problème avec les algériens ici, le consulat algérien a envoyé un mail comme quoi il n’y a pas de vol qui part en Algérie. Au lieu de libérer les gens, ils les gardent 2 mois ici, ils les gardent 2 mois pour rien.

y’a un algérien qui est là depuis 1 mois et demi, il va faire 2 mois mais à quoi ça sert si les frontières sont fermées, les gens comprennent pas pourquoi ils doivent rester si y’a pas d’expulsions.
Le copain est sorti de prison, il a demandé son dossier médical, ils lui ont pas donné, il a des broches dans le genou il doit voir un kiné, il boite de plus en plus, ils veulent pas le soigner, il a pété un plomb. Ils l’ont emmené à l’isolement 2 jours.

Un géorgien a porté plainte contre la police parce qu’ils l’ont frappé, il parait qu’il est sorti, le flic lui a demandé de retirer la plainte. »

L’enfermement des algérien.e.s continue alors que les frontières de l’Algérie ont été fermées depuis le début de la pandémie. Entre le 17 mars 2020 et le 31 décembre 2020, près de 1000 algérien.e.s étaient enfermé.e.s en CRA en France, 4 ont été expulsé.e.s.

L’enfermement à tout prix est utilisé à des fins punitives pour mater les sans-papiers et les maintenir dans la peur de se faire arrêter à tout moment puis enfermer entre CRA et prison, lire les témoignages.

L’augmentation de l’enfermement des étranger.e.s entre prison et CRA n’est pas prête de s’arrêter : le gouvernement a fait voter une disposition dans le Ceseda qui permettra de condamner à une peine de 3 ans de prison les étranger.e.s refusant les tests PCR pour résister à leur expulsion.

Le conseil constitutionnel a validé cette décision le 05 août 2021.

Rappel : avec la fermeture des frontières, certains pays donnent le laisser-passer pour l’expulsion de leurs ressortissant·e·s, à condition que les personnes aient un test PCR négatif récent. Dans les CRA, les personnes qui refusent les tests pour résister à leur expulsion sont souvent poursuivies au pénal et sont condamnées à plusieurs mois de prison avec souvent une interdiction de territoire (ITF) alors que le code de la santé publique exige le
« consentement libre et éclairé » de la personne pour la réalisation d’un test et que jusqu’à cette nouvelle loi le refus de test ne faisait pas partie des motifs qui relèvent du délit de « soustraction à une mesure d’éloignement ».

C’est un grand classique dans le droit des étranger.e.s, quand l’État et les juges bafouent les lois comme ici avec l’emprisonnement des étranger.e.s refusant les tests Covid, les plus hautes institutions, ici le conseil constitutionnel, finissent par les valider.

 

 

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Témoignages de prisonniers du CRA de Toulouse, mises au mitard quotidiennes et enfermement à tout prix https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5150-temoignages-de-prisonniers-du-cra-de-toulouse-mises-au-mitard-quotidiennes-et-enfermement-a-tout-prix Sun, 29 Aug 2021 09:35:21 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5150-temoignages-de-prisonniers-du-cra-de-toulouse-mises-au-mitard-quotidiennes-et-enfermement-a-tout-prix

Source : Toulouse Anti CRA - 18/08/2021

N :
« On vous appelle parce que la police elle a mis 4 personnes au mitard.

La police ils ont dit comme quoi vous voulez casser la porte, vous voulez vous évader. Eux ils ont rien fait, ni porte cassée, ni rien. Ils demandent les caméras, mais ils ne montrent pas les caméras, ils n’ont pas de preuves contre eux.

Mettre quelqu’un en isolement, c’est grave. L’isolement c’est une chambre y a rien dedans, même pas de couverture, et quand ils ont réclamé comme quoi ils avaient froid, ils ont donné une seule couverture sur les quatre personnes.

Quelqu’un qui n’a rien fait, on peut le mettre au mitard, j’ai jamais vu ça.

Ces personnes, elles sont calmes, elles sont tranquilles, et le soir la police elle vient les chercher un par un chaque soir pour les mettre au mitard. »

K :
« On a rien fait ils nous mettent au mitard, je sais pas pourquoi, on a demandé de voir le chef du centre, ils nous ont dit, il est pas là, mais on le voit tourner, on a demandé de voir la caméra, ils ont dit y’a pas de caméra, on est 4 algériens à qui ils font ça.

Ils nous ramènent au mitard, ils mettent la clim, on a froid, ils nous donnent rien, pas de couverture de 18h jusqu’à 8h30.

Y’a pas de preuve qu’on a cassé la porte, y’a une caméra, ils peuvent voir. La porte n’est pas cassée, ils disent qu’on veut se sauver, on n’a pas touché la porte, elle est en face de la caméra. C’est pas normal ils en prennent 3, ils les mettent au mitard et un à l’isolement dans une chambre seul, tout ça pour rien, y’a des caméras partout

Quand on a dit on veut porter plainte, ils nous mettent au mitard
On va bientôt sortir pourquoi on va se sauver ?

On a peur que quelqu’un meurt là-bas et qu’ils disent après on s’est suicidé, tu comprends ?

Hier quelqu’un s’est tapé la tête contre le mur devant les flics, il a essayé de se suicider, de s’ouvrir, il l’ont emmené 2 fois au mitard

Personne nous défend ici, on est seuls.

On vous appelle pour voir si vous pouvez faire quelque chose… »

L :
« On est enfermés, y’a rien qui va, ça fait 45 jours que je suis là, ça fait 5 ans que je suis à Toulouse…

Y’a un problème avec les algériens ici, le consulat algérien a envoyé un mail comme quoi il n’y a pas de vol qui part en Algérie. Au lieu de libérer les gens, ils les gardent 2 mois ici, ils les gardent 2 mois pour rien.

y’a un algérien qui est là depuis 1 mois et demi, il va faire 2 mois mais à quoi ça sert si les frontières sont fermées, les gens comprennent pas pourquoi ils doivent rester si y’a pas d’expulsions.
Le copain est sorti de prison, il a demandé son dossier médical, ils lui ont pas donné, il a des broches dans le genou il doit voir un kiné, il boite de plus en plus, ils veulent pas le soigner, il a pété un plomb. Ils l’ont emmené à l’isolement 2 jours.

Un géorgien a porté plainte contre la police parce qu’ils l’ont frappé, il parait qu’il est sorti, le flic lui a demandé de retirer la plainte. »

L’enfermement des algérien.e.s continue alors que les frontières de l’Algérie ont été fermées depuis le début de la pandémie. Entre le 17 mars 2020 et le 31 décembre 2020, près de 1000 algérien.e.s étaient enfermé.e.s en CRA en France, 4 ont été expulsé.e.s.

L’enfermement à tout prix est utilisé à des fins punitives pour mater les sans-papiers et les maintenir dans la peur de se faire arrêter à tout moment puis enfermer entre CRA et prison, lire les témoignages.

L’augmentation de l’enfermement des étranger.e.s entre prison et CRA n’est pas prête de s’arrêter : le gouvernement a fait voter une disposition dans le Ceseda qui permettra de condamner à une peine de 3 ans de prison les étranger.e.s refusant les tests PCR pour résister à leur expulsion.

Le conseil constitutionnel a validé cette décision le 05 août 2021.

Rappel : avec la fermeture des frontières, certains pays donnent le laisser-passer pour l’expulsion de leurs ressortissant·e·s, à condition que les personnes aient un test PCR négatif récent. Dans les CRA, les personnes qui refusent les tests pour résister à leur expulsion sont souvent poursuivies au pénal et sont condamnées à plusieurs mois de prison avec souvent une interdiction de territoire (ITF) alors que le code de la santé publique exige le
« consentement libre et éclairé » de la personne pour la réalisation d’un test et que jusqu’à cette nouvelle loi le refus de test ne faisait pas partie des motifs qui relèvent du délit de « soustraction à une mesure d’éloignement ».

C’est un grand classique dans le droit des étranger.e.s, quand l’État et les juges bafouent les lois comme ici avec l’emprisonnement des étranger.e.s refusant les tests Covid, les plus hautes institutions, ici le conseil constitutionnel, finissent par les valider.

 

 

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« Chaque jour est un cauchemar » : au centre de rétention de Rennes, climat de tension entre migrants et policiers https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5100-chaque-jour-est-un-cauchemar-au-centre-de-retention-de-rennes-climat-de-tension-entre-migrants-et-policiers Fri, 13 Aug 2021 17:37:38 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5100-chaque-jour-est-un-cauchemar-au-centre-de-retention-de-rennes-climat-de-tension-entre-migrants-et-policiers

Source : france3 regions - Barbara Gabel - 06/08/2021

Un affrontement entre migrants et policiers a eu lieu au centre de rétention administrative (CRA) de Rennes le vendredi 30 juillet. Les tensions résultent d’un allongement des durées de rétention à cause de la fermeture des frontières.

C’est la goutte de trop. Un conflit a éclaté au centre de rétention administrative (CRA) de Rennes le vendredi 30 juillet. Migrants, association et préfecture confirment cette altercation. Celle-ci aurait commencé entre deux migrants, puis dégénéré en mouvement collectif de protestation contre les forces de police, selon la préfecture. 

"Aspergés de gaz lacrymo"

"Ils sont venus, ils nous ont aspergés de gaz lacrymo, puis enfermés", relate Amir*, contacté par téléphone et présent lors de l’affrontement dans le réfectoire. A l’origine : un homme s’est plaint du contenu de son assiette, raconte Amir*. Très vite, le ton est monté.

"On veut éviter les tensions", assure Moussa*, originaire du Gabon et retenu au CRA depuis le 24 juin. "C’était la troisième fois que j’assistais à une telle scène. On essaie d’entamer le dialogue avec certains policiers, mais ils nous provoquent tous les jours. Il n’y a ni dialogue, ni respect."

"On vient de me rajouter 30 jours"

Amir*, Moussa* et la trentaine d’autres migrants placés au CRA de Rennes ont l’obligation de quitter le territoire français. Mais la pandémie a réduit le nombre de vols. Conséquence : la durée de leur rétention s’allonge. La Cimade, association qui intervient auprès des étrangers et des réfugiés pour faire reconnaître leurs droits, dénonce une "politique d’enfermement à tout prix" dans un communiqué. "Aujourd’hui, il n’y aucune perspective d’éloignement pour certains d’entre eux", confirme Justine Thomas, intervenante de la Cimade au CRA de Rennes. "Maintenir l’enfermement malgré l’impossibilité d’appliquer les mesures d’expulsion n’a pas de sens."

Amir* était prêt à participer financièrement à son expulsion : "Je me suis porté volontaire pour payer mon billet retour vers l’Algérie, mais aucun vol n’est disponible. Cela fait 30 jours que je suis là. On vient de me rajouter 30 jours. C’est de l’injustice." Lorsque le départ immédiat est impossible, la durée de rétention peut être prolongée jusqu'à 90 jours par le juge.

S’ajoute à cela l’obligation de présenter un test PCR négatif récent exigé par certains pays, condition sine qua non pour recevoir des expulsés. "Certains refusent de s’y soumettre et sont envoyés en prison", confirme Justine Thomas, qui parle d’un "aller-retour CRA, prison constant". Jugée illégale par les avocats spécialistes en droit des étrangers, cette pratique est inscrite dans la loi sur la gestion de crise sanitaire, qui vient d'être validée par le Conseil constitutionnel. (voir encadré)

Les conditions d’incarcération n’arrangent pas les choses. "Ici, il n’y a que l’angoisse et le stress, rien d’autre", confie un migrant retenu au CRA de Rennes depuis 35 jours qui se dit "fatigué moralement et physiquement". Il ajoute : "On nous enferme dans nos cellules à 21 heures comme des détenus, alors que nous sommes des « retenus ». Je suis obligé de prendre des médicaments pour dormir. On a besoin d’aide." Un constat partagé par Amir* : "Chaque jour est un cauchemar. Personne ne nous écoute."

"Un retour au calme", selon la préfecture

Pendant le premier confinement, la plupart des centres de rétention français, dont celui de Rennes, avaient fermé leurs portes. Les personnes retenues à l’intérieur avaient été remises en liberté. "Aujourd’hui, on revient à la jauge habituelle avant-Covid entre 30 et 40 personnes. Forcément, c’est un peu plus difficile à gérer", explique Frédéric Berru, le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police d’Ille-et-Vilaine. Avant d’ajouter : "Même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas éviter les tensions et les frustrations des retenus qui ont évidemment des difficultés à se projeter à cause du contexte sanitaire."

Deux policiers du centre de rétention administrative de Rennes ont été légèrement blessés pendant l'affrontement de vendredi 30 juillet. Selon la préfecture, ils n'ont pas souhaité cesser le travail.
Deux policiers du centre de rétention administrative de Rennes ont été légèrement blessés pendant l'affrontement de vendredi 30 juillet. Selon la préfecture, ils n'ont pas souhaité cesser le travail. © Sylvaine Saillou / France Télévisions

Concernant l’altercation du vendredi 30 juillet, le secrétaire départemental de l’unité SGP Police confirme que deux de ses collègues ont été blessés légèrement. "Ils ont dû faire usage du gaz lacrymogène pour éviter que ça ne s’envenime plus que ça". Des faits que la préfecture d’Ille-et-Vilaine confirme par mail.

Les violences exercées à l'encontre des personnels de police ont nécessité l'intervention de renforts de personnels de la PAF (police de l’air et des frontières) d’autres services mais aussi de personnels du commissariat de sécurité publique de Rennes qui ont été contraints de faire usage de moyens de défense collective pour pouvoir faire réintégrer les retenus dans les zones d'hébergements et leurs bâtiments respectifs.La préfecture d'Ille-et-Vilaine, par mail

La préfecture d’Ille-et-Vilaine assure un retour à la normal : "Malgré un évident climat de tension, un retour au calme a été constaté les jours suivants." A la suite de l’altercation, une procédure judiciaire a été ouverte sous l'autorité du Procureur de la République de Rennes et des plaintes ont été déposées.

*Les prénoms ont été modifiés.

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Le refus de test PCR en rétention devient un délit

Depuis le début de la crise sanitaire, cette pratique était dénoncée par de nombreux avocats  spécialistes en droit des étrangers. A partir du 9 août 2021, elle sera inscrite dans la loi : refuser un test PCR de dépistage du Covid-19 en rétention devient un délit. Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert dans le cadre de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire, ce jeudi 5 août. Passé presque inaperçu dans le projet de loi, l’article 2 réprime le fait, pour un étranger, de se soustraire aux "obligations sanitaire nécessaires" à son expulsion. Il risque jusqu’à trois ans de prison, sous réserve que le juge "vérifie la réalité de ce refus". 

 

 

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Trois personnes s’échappent du centre de rétention du Mesnil-Amelot, près de Roissy https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5073-trois-personnes-s-echappent-du-centre-de-retention-du-mesnil-amelot-pres-de-roissy Sun, 08 Aug 2021 20:43:52 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5073-trois-personnes-s-echappent-du-centre-de-retention-du-mesnil-amelot-pres-de-roissy

Source : InfoMigrants - Julia Dumont - 29/07/2021

Trois personnes détenues au centre de rétention du Mesnil-Amelot se sont échappées, dans la nuit de mercredi à jeudi. La situation est particulièrement tendue depuis plusieurs mois dans ce CRA, situé tout près des pistes de l'aéroport de Roissy. Les mesures liées à la pandémie de Covid-19 y ont créé un "cycle infernal" d'enfermement, dénonce la Cimade.

Dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 juillet, trois personnes détenues au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) se sont échappées. Les évasions se sont produites au cours d’une révolte.

Deux personnes ont été blessées "légèrement" à la tête au cours du mouvement de révolte, l'une en tombant d'un toit et l'autre avec une branche, a indiqué une source policière à l'AFP.

Selon Marion Beaufils, responsable de l’action en rétention en Ile-de-France, contactée par InfoMigrants, le mouvement de protestation qui a abouti à ces évasions a débuté il y a trois jours, dans le CRA. "Depuis plusieurs jours des personnes montaient sur les toits du CRA n°3 pour tenter de partir et hier après-midi [mercredi], une personne a réussi à s'enfuir", affirme-t-elle.

Ahmed, un Tunisien de 22 ans, détenu dans le CRA et interrogé par InfoMigrants, affirme, lui, que les détenus sont montés sur le toit du bâtiment pour demander à "parler au directeur". "On ne laisse pas nos familles nous apporter des gâteaux ou des produits d'hygiène au parloir. Pourquoi ? On nous fait vivre ici comme des animaux", dénonce le jeune homme.

Au moment de fermer le bâtiment mercredi soir, des personnes tentaient toujours de monter sur les toits. Des renforts de police ont alors été appelés depuis le centre n°2, ainsi que d'autres brigades de police.

"La situation a alors dégénéré dans le CRA n°2, où des détenus ont également tenté de monter sur les toits et deux ont réussi à s'enfuir", ajoute Marion Beaufils.

"Un cycle infernal"

Le CRA du Mesnil-Amelot est le plus grand de France, situé à seulement quelques centaines de mètres des pistes de l'aéroport de Roissy. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la situation s'y est dégradée en raison des tests PCR désormais nécessaires avant l'expulsion d'un étranger. "Si les personnes refusent de s'y soumettre, elles sont placées en garde à vue à la fin des 90 jours de rétention. Elles sont alors souvent condamnées à des peines de prison et retrouvent le CRA à leur sortie de prison", explique Marion Beaufils.

À lire : En 2020, moins de personnes enfermées en CRA, mais plus exposées à des risques pour leur santé

"Les personnes sont à bout, à force d’enchainer les périodes de 90 jours de rétention [...] Certaines ont été arrêtées à Noël et sont encore là", dénonce-t-elle.

Ahmed a été arrêté en 2020. Enfermé au CRA du Mesnil-Amelot, il décrit sa vie comme un enfermement sans fin : "CRA-prison-CRA-prison". "J'ai déjà été condamné deux fois à de la prison pour refus de test PCR. À chaque fois, j'y suis resté environ un mois et demi, puis on m'a ramené au CRA", précise-t-il.

"Les personnes savent qu’il y a un risque à refuser le test PCR, mais ça reste illégal de condamner une personne pour cette raison", souligne Marion Beaufils. "C’est un cycle infernal. Cette semaine on a rencontré des personnes qui disaient ne pas savoir quand ça allait s’arrêter. Ce sont des personnes qui vont continuer à refuser les test PCR pour ne pas être expulsées parce qu’elles estiment qu’elles sont menacées dans leur pays", ajoute la juriste qui affirme ne pas être étonnée qu'une telle révolte ait éclatée dans le centre.

"C’est même étonnant que ça ne soit pas pire. Il y a eu l’incendie en janvier mais, depuis, la situation était relativement calme alors qu’il y a eu plusieurs fois des clusters. Dans ces cas-là, les personnes sont enfermées, elles ne peuvent pas sortir du bâtiment pendant une semaine. Elles ne vont plus au tribunal, elles ne peuvent plus voir leurs proches."

Incendie

Le 20 janvier, dans ce CRA de Seine-et-Marne, des étrangers avaient déclenché un incendie pour protester contre la décision de justice de leur maintien en rétention car ils avaient refusé un test PCR, nécessaire à leur expulsion du territoire français. Sept personnes ont été condamnées à des peines de prison pour ces faits en mars.

Les conditions de rétention dans les CRA de France sont régulièrement dénoncées par les migrants eux-mêmes et par plusieurs associations de défense des droits des étrangers. Début janvier, trois migrants retenus ou anciennement retenus au CRA du Mesnil-Amelot ont par exemple porté plainte affirmant avoir subi des fouilles à nu pourtant interdites. Des grèves de la faim ou encore des tentatives de suicide sont également couramment rapportées.

En février, la sénatrice EELV Esther Benbassa avait réalisé une visite surprise dans ce CRA et avait dénoncé les conditions de rétention des étrangers, appelant à la suppression de ces centres.

 

 

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Soutenir les retenu.e.s – Numéros et adresses des CRA https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5053-soutenir-les-retenu-e-s-numeros-et-adresses-des-cra Thu, 29 Jul 2021 16:56:28 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5053-soutenir-les-retenu-e-s-numeros-et-adresses-des-cra

Source : abaslescra - 29/07/2021

N’importe qui peut discuter avec les prisonnier-es en CRA en appelant les cabines.
En ce moment encore plus que d’habitude, vous pouvez appeler les cabines des CRA pour témoigner de votre solidarité. Si vous ne l’avez jamais fait et que vous vous demandez quoi dire, voilà quelques idées :

  • Attention si vous appelez dans la perspective de publier un témoignage, veillez à l'anonymisation des prisonnier.ères : ne diffusez pas leur prénom ou des audios de leur voix sans modification, cela les expose à une arrestation, un procès, une peine de prison, le tabassage des flics à l'intérieur, etc, en particulier dans le contexte actuel.
  •       Expliquer que vous êtes à l'extérieur et que vous avez vu passer des nouvelles sur la situation dans le CRA
  •       Expliquer que vous êtes solidaires et que vous appelez pour prendre des nouvelles ; discuter, c'est toujours bien de montrer qu'à l'extérieur il y a du soutien et qu'on oublie pas les prisonnier-es ; ne pas hésiter à préciser que vous n'êtes ni avocat, ni journaliste, ni asso ou flic car parfois c'est compliqué de se présenter
  •       Prendre des infos : combien de personnes reste-t-il dans le CRA ? Y a t-il des libérations régulières ? est-ce que les demandes de mise en liberté sont acceptées par le juge ? quelle est la situation dans le CRA ? et nous envoyer ces infos si vous le souhaitez à abaslescra@riseup.net
  •       Proposer à la personne de publier son témoignage sur internet : si elle est d'accord, lui proposer de prendre en note son témoignage (vous pouvez aussi l'enregistrer via la fonction enregistreur de votre téléphone ou de votre ordinateur, afin d'être sûr-e de bien noter tout ce que la personne dit). Vous pouvez ensuite publier le témoignage dans vos réseaux, sites d'infos locaux, et/ou nous l'envoyer à abaslescra@riseup.net pour publication sur le blog. Précision : pour nous, c'est important de publier la parole directe des prisonniers, en la médiant le moins possible ; on on préfère donc les témoignages directs plutôt que les textes écrits par des personnes extérieures, même s'ils s'inspirent d'échanges avec les prisonnier-es.
  •      Proposer à la personne de publier un témoignage collectif/un communiqué : c'est notamment bien lorsqu'il y a des mouvements de révolte collectifs à l'intérieur comme des grèves de la faim, ou bien les prisonnier-es peuvent avoir envie de se mettre d'accord sur plusieurs points qu'ils aimeraient communiquer à l'extérieur, plutôt qu'un témoignage individuel. Dans ce cas, vous pouvez par exemple proposer de rappeler plus tard et prendre en note le texte, puis le publier dans vos réseaux/sites d'infos locaux, et/ou nous l'envoyer à abaslescra@riseup.net
  •      Si vous le souhaitez, prendre le numéro de la personne à qui vous avez parlé (les téléphones sans appareil photo sont autorisés dans les CRA, des prisonnier-es ont donc parfois des téléphones mais généralement sans accès internet) pour prendre des nouvelles régulièrement

Numéro des cabines en CRA (pour joindre les retenu.e.s) et numéro des associations dans les centres / informations trouvées sur le site du GISTI 

Des associations sont présentes en rétention qui peuvent parfois informer les personnes retenues. Elles sont plusieurs à assurer cette fonction. Elles sortent des rapports tous les ans sur la situation dans les centres et locaux de rétention administrative.

 

 

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Seine-et-Marne : trois personnes s’évadent du centre de rétention après une mutinerie https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5052-seine-et-marne-trois-personnes-s-evadent-du-centre-de-retention-apres-une-mutinerie Thu, 29 Jul 2021 16:41:16 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/5052-seine-et-marne-trois-personnes-s-evadent-du-centre-de-retention-apres-une-mutinerie

Source : france bleu - Caroline Felix - 29/07/2021

Trois personnes se sont échappées du centre de rétention adminstrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) à la suite d'une mutinerie ce mercredi. "Cela fait plusieurs semaines que la tension monte", indique l'association La Cimade.

Trois personnes se sont évadées du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, mercredi soir après une mutinerie qui a commencé vers 22h30, ont appris nos confrères de franceinfo de source policière. Une centaine de policiers a été mobilisée. "Plusieurs fois, cette semaine, certains ont tenté de s'échapper en sortant par les toits. Un a réussi mercredi après-midi et donc le soir, à la fermeture, plusieurs personnes de son bâtiment sont montées sur les toits pour tenter de partir. Ça s'est envenimé car ils étaient nombreux, il y avait énormément de policiers sur place", raconte à franceinfo Marion Beaufils, la responsable rétention de la Cimade Île-de-France, qui gère ce CRA. Pendant que les policiers les surveillaient, deux autres retenus se sont évadés du deuxième bâtiment du CRA, que personne ne surveillait. 

"Des personnes sont enfermées 90 jours"

"Cela fait plusieurs semaines que la tension monte", relate-t-elle, car "des personnes sont enfermées 90 jours, sont ensuite placées en garde à vue, puis de nouveau au CRA pendant 90 jours, et enchainent des périodes de trois mois de rétention. Elles n'en peuvent plus et se rebellent petit à petit". 

Le CRA du Mesnil-Amelot est le plus grand centre de rétention de France, avec 150 retenus étrangers au total, dans deux bâtiments, le maximum autorisé par la jauge sanitaire en temps de Covid-19. Dans ce centre, "tout est exacerbé", affirme Marion Beaufils. "Ce matin, c'est plus calme, mais cette semaine, il y a eu des tensions tous les jours, donc ce n'est pas impossible que ça reparte", confie-t-elle, les retenus "n'en peuvent plus, ils sont à bout, ils pleurent énormément, ils ont perdu énormément de poids, ils ne savent plus comment faire, ils sont prêts à tout".

 

 

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En 2020, moins de personnes enfermées en CRA, mais plus exposées à des risques pour leur santé https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4988-en-2020-moins-de-personnes-enfermees-en-cra-mais-plus-exposees-a-des-risques-pour-leur-sante Sun, 11 Jul 2021 18:57:01 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4988-en-2020-moins-de-personnes-enfermees-en-cra-mais-plus-exposees-a-des-risques-pour-leur-sante

Source : InfoMigrants - Charlotte Boitiaux - 06/07/2021

Pendant l’année 2020, en pleine crise sanitaire et alors que la France était confinée, le dispositif de rétention a été maintenu. Moins de personnes ont été enfermées dans les CRA, mais toutes ont été exposées à de graves risques pour leur santé en l’absence d’un dispositif sanitaire adéquat.

En 2020, près de 28 000 étrangers en situation irrégulière ont été enfermés dans un centre de rétention administrative (CRA) en France. Presque moitié moins qu’en 2019, où 53 000 personnes avaient alors séjourné en CRA.

Mais derrière cette baisse ne se cache pas une meilleure prise en charge des personnes retenues. Au contraire. Selon un collectif de plusieurs associations dont la Cimade et France terre d'asile, l'enfermement en pleine pandémie mondiale a accentué les risques sanitaires des personnes retenues. Elles se sont exposées au virus du Covid-19, et ont multiplié leur (mal)chance de se retrouver dans des foyers de contamination.

À (re)lire : Coronavirus en France : en centre de rétention, "des conditions aux antipodes des préconisations"

"Les personnes enfermées ont ainsi été exposées à des risques pour leur santé, une partie ayant été contaminée au sein des CRA où les clusters se sont multipliés", écrivent les associations dans un rapport 2020, publié mardi 6 juillet.

 

En 2020, près de 28 000 personnes sont passées par un CRA, en France. Crédit : la Cimade
En 2020, près de 28 000 personnes sont passées par un CRA, en France. Crédit : la Cimade

 

Au début du confinement, aucune mesure n’avait été mise en place pour protéger les personnes enfermées. "Les gestes barrières étaient impossibles à respecter, les personnes retenues étaient toujours plusieurs par chambre, les espaces de vie collective ne permettaient pas de distanciation sociale, aucun masque n’était distribué aux personnes retenues, voire aux professionnels", peut-on lire dans le rapport.

Pire, selon les associations, le gouvernement a continué à envoyer des étrangers en centres de rétention malgré des antécédents médicaux connus. "Des hommes et des femmes atteints de lourdes pathologies, physiques ou psychiatriques, ont en effet été placés en rétention en 2020 […] Des personnes [qui] ont continué d’être enfermées, malgré le risque de développer une forme grave de la Covid-19".

"Le risque épidémique semble tout permettre"

Dans un contexte "où la gestion du risque épidémique semble tout permettre", les associations se sont inquiétées l'année dernière d'une "dégradation massive des droits" avec notamment des "isolements sanitaires de longue durée en cellule et dans des conditions parfois indignes, [un] accès non garanti aux associations d’aide à l’exercice des droits, [des] missions réduites de l’OFII…"

À (re)lire : CRA : des peines de prison ferme pour les étrangers qui refusent les tests PCR

Surtout, le rapport dénonce un manque d’uniformisation des procédures de protection dans les centres de rétention. Selon le CRA où l'on se trouvait, en effet, les protocoles changeaient.

"Dans certains centres, [les étrangers] étaient testés au Covid-19 dès leur placement et maintenues dans d’autres bâtiments le temps des résultats de leurs tests ; dans d’autres, elles étaient placées dans les zones de rétention communes sans test, réalisés uniquement en cas de symptômes".

En raison de la fermeture des frontières dans le monde, les expulsions ont chuté en 2020 en France. Crédit : La Cimade
En raison de la fermeture des frontières dans le monde, les expulsions ont chuté en 2020 en France. Crédit : La Cimade

 

De plus, les locaux de quarantaine variaient d’un CRA à un autre. Dans certains centres, des zones ont été aménagées pour les malades du Covid, dans d’autres, rien n’était prévu hormis un transfert vers le CRA de Plaisir, en région parisienne, rebaptisé "CRA Covid".

Selon le rapport, les CRA n’ont pas respecté l’injonction du ministère de l’Intérieur recommandant un taux d’occupation maximal de 70% dans les centres.

Expulsions impossibles, frontières fermées

Dans les CRA restés actifs pendant le confinement, comme ceux du Mesnil-Amelot, de Lyon, de Tours, de Rennes… 28 000 personnes au total ont donc été exposées inutilement à des risques de contamination au Covid-19, dénonce la Cimade. "Inutilement", puisqu’en raison de la fermeture des frontières de nombreux pays, de nombreux étrangers étaient inexpulsables.

Par exemple, sur les 970 Algériens retenus en CRA entre mars 2020 et décembre 2020, seuls 4 ont été éloignés, soit 0,5%. "Tout au long de l’année des milliers de personnes ont été privées de liberté alors que les possibilités de les éloigner étaient réduites à néant."

De plus, le confinement a accentué le mal-être des populations enfermées. Au prétexte de limiter les risques de contamination, dans certains CRA, les étrangers n’avaient plus le droit aux visites de leurs proches. À Lyon, par exemple, "les nouveaux entrants [étaient] privés de visite pendant les sept premiers jours de leur rétention au motif d’assurer un isolement sanitaire total". Une règle qui a "accentué le sentiment d’isolement", déplore la Cimade qui dénonce des "droits fondamentaux bafoués".

À (re)lire : À Paris, des migrants "à bout" incendient un bâtiment du CRA du Mesnil-Amelot

Par ailleurs, souligne le rapport, certains visiteurs ont été verbalisés par la police pour "non respect du confinement" en allant rendre visite à leurs proches. Et ce, malgré leurs dérogations.

En 2020, le gouvernement a annoncé la création de quatre nouveaux CRA en France. Le premier à Olivet, non loin d'Orléans (90 places), le 2e à Lyon (140 places), le 3e à Bordeaux (140 places) et le 4e au Mesnil-Amelot (64 places). La création de ces quatre nouveaux lieux portera à près de 2 200 le nombre de places en CRA soit un doublement de la capacité depuis 2017.

 

 

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L’État enferme toujours plus les étranger·e·s entre CRA et prison https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4825-l-etat-enferme-toujours-plus-les-etranger-e-s-entre-cra-et-prison Mon, 31 May 2021 10:07:07 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4825-l-etat-enferme-toujours-plus-les-etranger-e-s-entre-cra-et-prison

Source : Toulouse anti CRA - 16/05/2021

Entre les peines de prison pour refus de test PCR et le renforcement de la double peine, les étranger·e·s font des allers et retours entre prison et CRA en circuit quasi fermé en vue de leur expulsion, même quand celle-ci n’est pas possible. Pendant ce temps, les CRA tuent.

Avec la fermeture des frontières, certains pays donnent le laisser-passer pour l’expulsion de leurs ressortissant·e·s, à condition que les personnes aient un test PCR négatif récent. Dans les CRA, les personnes qui refusent les tests pour résister à leur expulsion sont poursuivies au pénal et sont condamnées à plusieurs mois de prison avec souvent une interdiction de territoire (ITF), alors que le code de la santé publique exige le « consentement libre et éclairé » de la personne pour la réalisation d’un test et que le refus de test ne fait pas partie des motifs qui relèvent du délit de « soustraction à une mesure d’éloignement ». Ainsi, les juges jouent le jeu de la machine à expulser de l’État, jusqu’à s’asseoir sur les lois, ce qui n’est pas nouveau quand il s’agit du droit des étranger·e·s.

Le lien entre les CRA et la prison se renforce pour les étranger·e·s. Le CRA de Toulouse a un des plus fort taux de sortant·e·s de prison (25,1%) . Sur l’ensemble du territoire et sur plus de de 53 000 personnes enfermées en 2019, 14,5 % sortaient de prison. Le nombre a doublé en deux ans (1). L’administration enferme même si elle ne peut pas expulser pour punir et soumettre les personnes sans papiers. Depuis la prison, les étranger·e·s ne peuvent pratiquement pas se défendre, contester une « mesure d’éloignement » ou renouveler un titre de séjour.

Par ailleurs, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, le ministère de l’intérieur dans une instruction du 12 avril 2021 rappelle aux préfectures de renforcer les protocoles d’expulsion des « étrangers ayant commis des infractions graves ou représentant une menace grave pour l’ordre public ». La double peine se durcit, l’objectif est de retirer les titres de séjour à celleux qui sont en situation régulière et d’expulser les personnes incarcérées dès la sortie de prison sans passer par le centre de rétention administrative, évitant ainsi une possible libération par le Juge des libertés et de la détention.

« En prison ma carte de séjour s’est arrêtée le 15 février et ils m’ont mis une OQTF [Obligation de quitter le territoire], j’ai fait un recours, rejeté. Mes parents sont ici, mon grand-père a combattu pour la France, j’ai sa carte de combattant vous vous imaginez ? Je suis là depuis l’âge de 2 ans, j’ai fait toute ma scolarité en France, ils peuvent pas me renvoyer comme ça, je connais personne là-bas. Ok, j’ai fait une dégradation, j’ai pris 8 mois ferme, ok j’ai un casier judiciaire mais j’ai agressé personne, j’ai pas commis l’irréparable… »

« Le copain a côté de moi, il a fait 3 mois de prison parce qu’il a refusé le test PCR, c’est la 4ème fois qu’il est enfermé au CRA et en prison. Il a des enfants, ils veulent le renvoyer, je comprends pas, ils sont acharnés… »

« J’ai fait 3 mois pour un vol. Après il m’ont mis 17 jours au centre de rétention, j’ai refusé le test, ils m’ont condamné à 3 mois de prison. Après ils m’ont ramené ici au centre à Toulouse, j’ai passé une nuit, j’ai refusé le test ils m’ont ramené 2 mois en prison. J’ai fini les 2 mois, ils m’ont ramené au CRA de Perpignan et grâce à une faute de procédure, j’ai été libéré. Je suis resté dehors 1 mois et 20 jours, j’ai été arrêté ils ont vu que j’ai une obligation de quitter le territoire, ils m’ont ramené au centre de Toulouse et demain j’ai l’avion. Je galère depuis le 3 juillet en centre, prison, centre, prison. »

Un prisonnier retrouvé mort au CRA de Bordeaux

Le 22 avril des prisonniers du CRA de Bordeaux en grève de la faim alertaient sur le décès de leur co-détenu qu’ils soupconnaient de s’être suicidé, sans que l’information n’ait été diffusée par les institutions pendant un mois.(2)

Depuis 2017, 6 décès ont eu lieu dans les CRA, ils ne sont évidemment pas dû au hasard mais bien à l’enfermement, notamment avec la distribution de psychotropes par les médecins pour shooter les prisonnier·e·s. (3)

Quelques jours plus tard K. témoignait toujours depuis le CRA de Bordeaux:

« Les journalistes ont appelé parce qu’il y a eu mort et y’a eu un rassemblement devant le centre… Il avait du stress, de la haine, de la rage au fond de lui, le mec est allé dormir et le lendemain il s’est pas réveillé.

C’est un truc de fou ici, on voit des accidents tous les jours… Avant-hier un géorgien, il est suivi en psychiatrie il prend des traitements pour se soulager, ils ont pas voulu lui donner son traitement malgré qu’il a l’ordonnance de son médecin, il a fait une crise, il a crié dans le couloir, il a agressé personne et là la police l’a frappé, ils lui ont bousillé son visage, ils lui ont laissé des bleus sur son visage et lui après avec la rage et la haine au fond de lui – on est  en 2021 on parle que des droits de l’homme –  le mec il a cousu ses lèvres, voilà plus de droit d’expression. Il a pris un bout de verre ou de métal et il s’est tranché la gorge, il ouvre son ventre et il reste comme ça dans le couloir pendant une demi-heure, il saigne… Après les pompiers viennent, ils l’emmènent à l’hôpital et ils le ramènent ici comme si de rien n’était. Et hier ils l’ont pris je sais pas où dans la nuit à 3 ou 4 heures du matin. » [le prisonnier a été transféré au CRA de Hendaye]

En garde à vue, j’ai voulu appeler un avocat, sauf que c’est des racistes, ils ont refusé, ils m’ont passé un avocat au téléphone qui m’a pas bien expliqué mes droits. Ils m’ont renvoyé 2 fois dans mon pays, en 2017 et 2019, à chaque fois je revenais par la mer et cette fois-là je suis revenue par la Turquie. Ça m’a pris un an, j’ai traversé 9 pays, vous imaginez ? J’ai marché un an à pied, j’ai fait la Turquie, la Grèce, l’Albanie, Monténegro, Bosnie, Croatie, Slovenie, l’Autriche, l’Italie… Normalement quand on fait ce chemin là on rentre dans les livres de records alors que là quand on arrive, ils veulent nous battre en fait. En 2017 quand j’ai été arreté la loi enfermait les gens 45 jours maximum maintenant c’est 3 mois, c’est pas supportable, c’est une condamnation, c’est une peine de prison. »

Solidarité avec les prisonnier·e·s qui subissent la violence et le racisme d’État et luttent à l’intérieur de ces taules ! A bas les frontières !

(1) Rapport rétention Cimade 2019

(2) https://toulouseanticra.noblogs.org/un-prisonnier-retrouve-mort-au-cra-de-bordeaux/

(3) https://abaslescra.noblogs.org/au-cra-linfirmerie-cest-une-boucherie-un-autre-mort-a-vincennes-ni-oubli-ni-pardon/

 

 

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L’État enferme toujours plus les étranger·e·s entre CRA et prison https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4825-l-etat-enferme-toujours-plus-les-etranger-e-s-entre-cra-et-prison Mon, 31 May 2021 10:07:07 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4825-l-etat-enferme-toujours-plus-les-etranger-e-s-entre-cra-et-prison

Source : Toulouse anti CRA - 16/05/2021

Entre les peines de prison pour refus de test PCR et le renforcement de la double peine, les étranger·e·s font des allers et retours entre prison et CRA en circuit quasi fermé en vue de leur expulsion, même quand celle-ci n’est pas possible. Pendant ce temps, les CRA tuent.

Avec la fermeture des frontières, certains pays donnent le laisser-passer pour l’expulsion de leurs ressortissant·e·s, à condition que les personnes aient un test PCR négatif récent. Dans les CRA, les personnes qui refusent les tests pour résister à leur expulsion sont poursuivies au pénal et sont condamnées à plusieurs mois de prison avec souvent une interdiction de territoire (ITF), alors que le code de la santé publique exige le « consentement libre et éclairé » de la personne pour la réalisation d’un test et que le refus de test ne fait pas partie des motifs qui relèvent du délit de « soustraction à une mesure d’éloignement ». Ainsi, les juges jouent le jeu de la machine à expulser de l’État, jusqu’à s’asseoir sur les lois, ce qui n’est pas nouveau quand il s’agit du droit des étranger·e·s.

Le lien entre les CRA et la prison se renforce pour les étranger·e·s. Le CRA de Toulouse a un des plus fort taux de sortant·e·s de prison (25,1%) . Sur l’ensemble du territoire et sur plus de de 53 000 personnes enfermées en 2019, 14,5 % sortaient de prison. Le nombre a doublé en deux ans (1). L’administration enferme même si elle ne peut pas expulser pour punir et soumettre les personnes sans papiers. Depuis la prison, les étranger·e·s ne peuvent pratiquement pas se défendre, contester une « mesure d’éloignement » ou renouveler un titre de séjour.

Par ailleurs, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, le ministère de l’intérieur dans une instruction du 12 avril 2021 rappelle aux préfectures de renforcer les protocoles d’expulsion des « étrangers ayant commis des infractions graves ou représentant une menace grave pour l’ordre public ». La double peine se durcit, l’objectif est de retirer les titres de séjour à celleux qui sont en situation régulière et d’expulser les personnes incarcérées dès la sortie de prison sans passer par le centre de rétention administrative, évitant ainsi une possible libération par le Juge des libertés et de la détention.

« En prison ma carte de séjour s’est arrêtée le 15 février et ils m’ont mis une OQTF [Obligation de quitter le territoire], j’ai fait un recours, rejeté. Mes parents sont ici, mon grand-père a combattu pour la France, j’ai sa carte de combattant vous vous imaginez ? Je suis là depuis l’âge de 2 ans, j’ai fait toute ma scolarité en France, ils peuvent pas me renvoyer comme ça, je connais personne là-bas. Ok, j’ai fait une dégradation, j’ai pris 8 mois ferme, ok j’ai un casier judiciaire mais j’ai agressé personne, j’ai pas commis l’irréparable… »

« Le copain a côté de moi, il a fait 3 mois de prison parce qu’il a refusé le test PCR, c’est la 4ème fois qu’il est enfermé au CRA et en prison. Il a des enfants, ils veulent le renvoyer, je comprends pas, ils sont acharnés… »

« J’ai fait 3 mois pour un vol. Après il m’ont mis 17 jours au centre de rétention, j’ai refusé le test, ils m’ont condamné à 3 mois de prison. Après ils m’ont ramené ici au centre à Toulouse, j’ai passé une nuit, j’ai refusé le test ils m’ont ramené 2 mois en prison. J’ai fini les 2 mois, ils m’ont ramené au CRA de Perpignan et grâce à une faute de procédure, j’ai été libéré. Je suis resté dehors 1 mois et 20 jours, j’ai été arrêté ils ont vu que j’ai une obligation de quitter le territoire, ils m’ont ramené au centre de Toulouse et demain j’ai l’avion. Je galère depuis le 3 juillet en centre, prison, centre, prison. »

Un prisonnier retrouvé mort au CRA de Bordeaux

Le 22 avril des prisonniers du CRA de Bordeaux en grève de la faim alertaient sur le décès de leur co-détenu qu’ils soupconnaient de s’être suicidé, sans que l’information n’ait été diffusée par les institutions pendant un mois.(2)

Depuis 2017, 6 décès ont eu lieu dans les CRA, ils ne sont évidemment pas dû au hasard mais bien à l’enfermement, notamment avec la distribution de psychotropes par les médecins pour shooter les prisonnier·e·s. (3)

Quelques jours plus tard K. témoignait toujours depuis le CRA de Bordeaux:

« Les journalistes ont appelé parce qu’il y a eu mort et y’a eu un rassemblement devant le centre… Il avait du stress, de la haine, de la rage au fond de lui, le mec est allé dormir et le lendemain il s’est pas réveillé.

C’est un truc de fou ici, on voit des accidents tous les jours… Avant-hier un géorgien, il est suivi en psychiatrie il prend des traitements pour se soulager, ils ont pas voulu lui donner son traitement malgré qu’il a l’ordonnance de son médecin, il a fait une crise, il a crié dans le couloir, il a agressé personne et là la police l’a frappé, ils lui ont bousillé son visage, ils lui ont laissé des bleus sur son visage et lui après avec la rage et la haine au fond de lui – on est  en 2021 on parle que des droits de l’homme –  le mec il a cousu ses lèvres, voilà plus de droit d’expression. Il a pris un bout de verre ou de métal et il s’est tranché la gorge, il ouvre son ventre et il reste comme ça dans le couloir pendant une demi-heure, il saigne… Après les pompiers viennent, ils l’emmènent à l’hôpital et ils le ramènent ici comme si de rien n’était. Et hier ils l’ont pris je sais pas où dans la nuit à 3 ou 4 heures du matin. » [le prisonnier a été transféré au CRA de Hendaye]

En garde à vue, j’ai voulu appeler un avocat, sauf que c’est des racistes, ils ont refusé, ils m’ont passé un avocat au téléphone qui m’a pas bien expliqué mes droits. Ils m’ont renvoyé 2 fois dans mon pays, en 2017 et 2019, à chaque fois je revenais par la mer et cette fois-là je suis revenue par la Turquie. Ça m’a pris un an, j’ai traversé 9 pays, vous imaginez ? J’ai marché un an à pied, j’ai fait la Turquie, la Grèce, l’Albanie, Monténegro, Bosnie, Croatie, Slovenie, l’Autriche, l’Italie… Normalement quand on fait ce chemin là on rentre dans les livres de records alors que là quand on arrive, ils veulent nous battre en fait. En 2017 quand j’ai été arreté la loi enfermait les gens 45 jours maximum maintenant c’est 3 mois, c’est pas supportable, c’est une condamnation, c’est une peine de prison. »

Solidarité avec les prisonnier·e·s qui subissent la violence et le racisme d’État et luttent à l’intérieur de ces taules ! A bas les frontières !

(1) Rapport rétention Cimade 2019

(2) https://toulouseanticra.noblogs.org/un-prisonnier-retrouve-mort-au-cra-de-bordeaux/

(3) https://abaslescra.noblogs.org/au-cra-linfirmerie-cest-une-boucherie-un-autre-mort-a-vincennes-ni-oubli-ni-pardon/

 

 

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Le nouveau préfet délégué à l’immigration en Ile-de-France sera chargé des CRA https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4784-le-nouveau-prefet-delegue-a-l-immigration-en-ile-de-france-sera-charge-des-cra Sat, 15 May 2021 18:19:45 +0000 https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/actualite/4784-le-nouveau-prefet-delegue-a-l-immigration-en-ile-de-france-sera-charge-des-cra

Source : InfoMigrants - La rédaction - 11/05/2021

Depuis le mois de mai 2021, Julien Marion, ancien directeur général de la police à la préfecture de Paris, est le préfet délégué à l'immigration en Ile-de-France. Il sera notamment chargé de la gestion des centres de rétention administratives (CRA) d'Ile-de-France.

Le conseil des ministres a nommé mercredi Julien Marion au poste nouvellement créé de préfet délégué à l'immigration en Ile-de-France, auprès du préfet de police de Paris, Didier Lallement.

À (re)lire : "Création d'un poste de préfet délégué à l'immigration en Ile-de-France"

Julien Marion a pris ses fonctions le 1er mai. Il devra coordonner la gestion des flux migratoires en Ile-de-France, région où ils sont particulièrement importants. Selon la préfecture de police (PP), l'Ile-de-France concentre "50% des demandes d'asile nationales, 40% de l'activité nationale de primo-délivrance de titres de séjour, 30% de l'activité nationale de lutte contre l'immigration irrégulière".

Julien Marion était jusqu'à présent directeur général de la police à la PP de Paris, une direction vouée à disparaître dans le cadre de la réforme. Il a également exercé des fonctions au sein des ministère de l'Intérieur (2004-2007), de la Santé et des Sports (2007-2010).

Gestion des CRA

Quelles sont les missions qui lui incomberont ? Le Parisien a dévoilé plusieurs pistes : sous la tutelle de Didier Lallement, Julien Marion sera notamment chargé de la gestion des centres de rétention administrative en Ile-de-France (CRA). Ils sont au nombre de 4 : le CRA de Vincennes, le CRA du Mesnil-Amelot, le CRA de Plaisir et le CRA de Palaiseau. Il devrait également superviser le nouveau CRA de Seine-et-Marne qui devrait ouvrir ses portes à l’horizon 2024.

Julien Marion n'aura toutefois pas la responsabilité des démantèlements des campements informels (à Paris ou en périphérie) qui restent dans le giron de la préfecture de Paris et d'Ile-de-France. Pas de changement non plus concernant les obtentions/renouvellements des titres de séjour qui resteront de la compétence des préfectures concernées.

Selon Le Parisien toujours, Julien Marion pourrait participer à la mise en place de "Facebook live" et d’une adresse mail unique pour tous les demandes relatives au service des étrangers.

Enfin, le kiosque situé près du parvis de Notre-Dame pourrait être transformé en kiosque d’orientation pour les demandes relatives au séjour, explique le quotidien parisien.

 

 

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